Analyse clôture AOF France / Europe - Le CAC40 sur ses plus hauts de 4 mois

03/08/2012 - 17:53 - Option Finance

(AOF) - Après la déception de la BCE, les Bourses européennes ont plus qu'effacé leurs pertes de la veille, terminant la semaine en beauté. Ce net rebond a notamment été alimenté par des rachats à bons comptes et des chiffres de l'emploi américains meilleurs que prévu. Ces chiffres aussi rassurants soient-ils sur l'état de santé de l'économie, éloigne toutefois la perspective d'un assouplissement monétaire (QE3) par la Fed. Un espoir que nourrissent pourtant les investisseurs. A la clôture, le CAC 40 a gagné 4,38% à 3374,19 points (+2,87% sur la semaine). L'Eurotop 100 a pris 2,33% à 2239,58 points. Troisième temps fort de la semaine après la Fed et la BCE, les chiffres de l'emploi américains pour le mois de juillet sont ressortis meilleurs qu'attendu. Le département américain du Travail a annoncé que l'économie américaine avait créé 163 000 emplois au mois de juillet. Les économistes tablaient sur seulement 100 000 créations. Le chiffre du mois de juin a, cependant, été revu à la baisse, passant de 80 000 à 64 000 créations. Seul bémol : le taux de chômage est ressorti en hausse en juillet à 8,3%, alors que le marché s'attendait à ce qu'il se stabilise à 8,2%. "Voici un rapport qui ne donne pas une indication claire de ce que la Fed fera", regrette Robert Dye, chef économiste chez Comerica, cité par l'agence Reuters, estimant qu'il faudra certainement attendre les données du mois d'août. Le rebond des marchés a également été entretenu par des rachats à bons comptes. Principales victimes de l'absence d'annonce d'action immédiate de la BCE hier, les valeurs bancaires ont signé de loin les plus fortes progressions à la Bourse de Paris : Crédit Agricole a engrangé 8,04%, Société Générale +10,27% et BNP Paribas +8,66%. Au chapitre des valeurs, Natixis (+8,78% à 2,056 euros) a rebondi comme l'ensemble des banques françaises après avoir dévoilé des résultats dont la lecture est brouillée par les éléments exceptionnels. Au deuxième trimestre, la filiale du groupe BPCE (Banque populaire - Caisse d'épargne) a enregistré un résultat net part du groupe en recul de 22% à 394 millions d'euros. Hors éléments non opérationnels, le résultat net a chuté de 49% à 263 millions d'euros. Axa (+5,06% à 10,19 euros) traverse la crise en limitant les dégâts. Le groupe a publié ce matin des résultats semestriels supérieurs aux attentes témoignant d'une bonne résistance dans un secteur de l'assurance en berne. L'assureur a publié un résultat net en chute de 38% à 2,586 milliards d'euros et le justifie par une plus-value exceptionnelle en 2011 de 1,440 milliard à la suite de cessions d'actifs. En revanche le résultat opérationnel, stable à 2,305 milliards d'euros, a battu le consensus qui anticipait 2,173 milliards. International Airlines Group (IAG), le groupe né de la fusion entre British Airways et Iberia, se distingue défavorablement en Bourse. Le titre a reculé de 5,05% à 151,26 pence à la Bourse de Londres, enregistrant ainsi le déclin le plus prononcé de l'indice FTSE 100. La troisième compagnie aérienne européenne derrière Lufthansa et Air France-KLM anticipe désormais une modeste perte opérationnelle en 2012 en raison de la dégradation de la situation économique de l'Espagne.

Les chiffres macroéconomiques

Les ventes au détail dans la zone euro ont progressé de façon inattendue en juillet, a annoncé Eurostat. En juin 2012 par rapport à mai 2012, le volume des ventes du commerce de détail a augmenté de 0,1% dans la zone euro et a diminué de 0,3% dans l'Union européenne. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient une variation similaire. En mai, le commerce de détail avait progressé de 0,8% dans les deux zones. En juin 2012 par rapport à juin 2011, l'indice des ventes a baissé de 1,2% dans la zone euro et de 0,7% dans l'Union européenne. Le secteur privé s'est contracté en juillet pour la dixième fois au cours des 11 derniers mois, a annoncé Markit qui a publié ce matin les résultats définitifs de ses enquêtes mensuelles auprès des directeurs d'achats en Europe. L'indice PMI des services est ressorti à 47,9 en juillet en lecture définitive contre une estimation flash de 47,6. Le chiffre de juin a été confirmé à 47,1. L'indice composite (industrie et services) s'est élevé à 46,5 en juillet, à comparer avec 46,4 en estimation flash et pour juin. Le rythme croissance dans le secteur des services aux Etats-Unis a été légèrement plus élevé que prévu en juillet. L'indice ISM des services est ressorti à 52,6, à comparer avec 52,1 en juin et un consensus Briefing.com de 52,3. Vers 17h30, l'euro cote 1,2363 face au billet vert.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Directeurs d'achat (indice des)  : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important. L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents. L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi. Consommation des ménages  : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE "core", c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed. Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board. Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants. FTB/MAF/5