MAUREL & PROM : chiffre d'affaires semestriel en hausse de 24%

07/08/2012 - 18:11 - Option Finance

(AOF) - Le chiffre d'affaires consolidé semestriel de Maurel et Prom s'est établi à 225,9 millions d'euros, soit une progression de 24% par rapport à la même période de 2011. Cette progression résulte principalement de l'augmentation des cours du pétrole (prix de vente moyen de 113,2 dollars le baril au Gabon contre 109,8 dollars le baril pour le premier semestre 2011) et de la prise en compte pour la première fois des ventes d'huile du champ de Sabanero en Colombie. Le chiffre d'affaires consolidé semestriel a bénéficié d'une évolution favorable du cours dollar/euro. La moyenne du cours dollar/euro s'élève ainsi à 1,297 dollar pour 1 euro au cours du premier semestre 2012 contre 1,404 dollar pour 1 euro au premier semestre 2011. Les couvertures pétrolières initiées par le groupe et représentant 3 000 barils par jour vendus à 97,3 dollars le baril au deuxième trimestre 2012, ont eu un effet négatif limité au cours de la période en raison de la diminution des volumes couverts et de la baisse du cours de référence au Gabon, à savoir le Brent. La production du champ de Sabanero, en Colombie, a débuté le 17 décembre 2011. A fin juin 2012, la production est stabilisée à environ 1500 barils par jour en 100%. Au Gabon, la montée en puissance régulière de la production après initialisation du programme d'injection d'eau a été interrompue suite à l'incident survenu fin janvier sur la plate-forme 100 du champ Omoc-Nord. Le groupe confirme son objectif d'atteindre une production à 100% d'environ 24 500 barils par jour à fin 2012. Cet objectif sera atteint grâce au raccord de quatre plates-formes supplémentaires pendant les mois de septembre, novembre et décembre.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- L'acquisition par Pacific Rubiales Energy de 50% des intérêts de M&P sur 5 permis colombiens confirme la volonté de donner un profil moins risqué au groupe en limitant au maximum ses dépenses d'exploration et donc les risques de devoir passer de lourdes charges d'exploration ; - Le titre présente un intérêt spéculatif, notamment pour une major pétrolière. Le Pdg du groupe, Jean-François Hénin, a d'ailleurs récemment reconnu que M&P n'avait pas la taille critique pour espérer rester indépendant à terme. M&P doit doubler de taille, soit via un rapprochement, soit par acquisitions ;

Les points faibles de la valeur

- Maurel & Prom est une valeur cyclique très fortement dépendante des cours du pétrole ainsi que des résultats de ses explorations ; - La recherche de pétrole est un domaine mal appréhendé par les investisseurs ; - C'est aussi un métier très aléatoire. En conséquence, investir dans une société exploratrice nécessite d'être prêt à affronter des déconvenues éventuelles et une forte volatilité sur le cours.

Comment suivre la valeur

- Contrairement aux majors, les sociétés pétrolières juniors ne sont pas intégrées : elles ne font que de l'exploration et de la production, sans raffinage ni pétrochimie, ce qui confère à leur titre une plus grande sensibilité au prix du baril. Leurs découvertes ou leurs acquisitions, rapportées à leur taille, ont également plus d'impact sur leur valeur ; - Sur Maurel & Prom, les actionnaires doivent faire un double pari : miser sur la capacité du groupe à soigner ses finances et parier sur son savoir-faire pour trouver du pétrole. - Les sociétés pétrolières d'exploration sont également des cibles très convoitées par les majors qui peinent à renouveler leurs réserves. - La cotation depuis le 15 décembre 2011 de Maurel & Prom Nigeria, regroupant les activités dans ce pays, devrait permettre de réduire la décote de holding et de pouvoir valoriser à la juste valeur les activités au Nigéria de celles au Gabon / Colombie.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont adopté les dispositions permettant la mise en oeuvre des mesures restrictives adoptées contre le programme nucléaire iranien, dont l'embargo pétrolier. L'AIE considère que jusqu'à un million de barils de pétrole pourraient être perdus à la suite de cet embargo. L'Iran a menacé la communauté internationale de répercussions sur le détroit d'Ormuz, alors qu'environ un tiers du trafic pétrolier mondial y transite. Selon le FMI, l'arrêt des exportations de l'Iran pourrait provoquer une hausse du prix du pétrole d'environ 20% à 30%, le temps que les pays importateurs trouvent d'autres sources d'approvisionnement. L'Arabie saoudite s'est dite d'ores et déjà prête à augmenter sa production de pétrole de 25% si cela était nécessaire. L'AIE ne prévoit pas de perturbation sur le marché mondial du pétrole et ne juge pas nécessaire de puiser pour le moment dans les réserves stratégiques. En juin dernier, cette organisation avait remis sur le marché soixante millions de barils issus des réserves stratégiques, afin d'apaiser les tensions sur le marché pétrolier liées à la crise en Libye. FTB/ACT/