Analyse clôture AOF France / Europe - Les Bourses reprennent leur souffle

08/08/2012 - 17:47 - Option Finance

(AOF) - Après trois séances de hausse continue, les Bourses européennes ont marqué une pause, les investisseurs procédant à quelques prises de bénéfices. Le récent rally des marchés actions avait été principalement entretenu par des espoirs persistants de nouvelles mesures de soutien à l'économie par la Réserve fédérale américaine via un assouplissement quantitatif (QE3) ou par la BCE en rachetant de la dette espagnole ou italienne. A la clôture, le CAC 40 a cédé 0,43% à 3438,26 points tandis que le Footsie Eurotop 100 a gagné 0,12% à 2 269,18 points. Cette reprise de souffle des marchés intervient alors que les statistiques économiques du jour se sont révélées décevantes au sein de la zone euro. En premier lieu, les balances commerciales de la France et de l'Allemagne ont confirmé pour le mois de juin un ralentissement de la demande européenne et mondiale. En outre, la contraction de la production industrielle allemande observée en juin fait dire à Catherine Stephan de BNP Paribas que " les perspectives de croissance restent défavorables. L'évolution des commandes ainsi que les indicateurs d'activité annoncent, en effet, un nouveau repli de l'activité au cours des prochains mois en raison de la crise au sein de la zone euro ". L'autre mauvaise nouvelle provient de l'Hexagone. La France pourrait tomber en récession au deuxième trimestre, selon les prévisions de la Banque de France. Le PIB pourrait se contracter de 0,1% sur la période. Toujours en Europe, Standard & Poor's a rappelé à l'ordre la Grèce. L'agence de notation a annoncé avoir mis sous revue négative la note CCC du pays en raison des retards constatés dans l'application du plan d'économies exigé par les bailleurs de fonds. Au chapitre des valeurs, Maurel & Prom a gagné 3,27% à 13,12 euros à la Bourse de Paris après avoir publié un chiffre d'affaires semestriel en forte progression, soutenu par une évolution favorable des cours de pétrole et une appréciation du dollar face à l'euro. Le chiffre d'affaires consolidé semestriel de la société de production et d'exploitation pétrolière s'est établi à 225,9 millions d'euros, soit une progression de 24% par rapport à la même période de 2011. A l'inverse, ArcelorMittal a cédé 0,23% à 13,06 euros. L'agence de notation Fitch a abaissé la note de crédit du groupe de sidérurgie de "BBB" à "BBB-", assortie d'une perspective négative. La dégradation reflète les perspectives moroses à court terme sur le marché de l'acier, particulièrement en Europe de l'ouest. Fitch estime que ce contexte difficile ne va pas permettre au groupe de réduire comme prévu son endettement d'ici les deux ou trois prochaines années. Il y a une semaine, deux autres agences de notation avaient revu leur notation sur le groupe de sidérurgie. Outre-Manche, seconde plus forte hausse du Footsie à +2,92% pour 3222 pence, Rio Tinto a réalisé 5,9 milliards de dollars (4,7 milliards d'euros) de bénéfice net au premier semestre. Toutefois en chute de 22% par rapport à l'année dernière, le géant minier a souffert de la baisse des prix des matières premières et du ralentissement de l'économie chinoise au premier semestre. Le groupe anglo-australien a vu son bénéfice sous-jacent chuter de 34 % à 5,2 milliards de dollars, fortement impacté par la baisse des cours des matières premières à l'exception des cours de l'or qui ont gagné 14%.

Les chiffres macroéconomiques

Le déficit commercial de la France s'est creusé au mois de juin à 5,99 milliards d'euros contre 5,47 milliards au mois de mai (chiffre révisé de 5,325 milliards), selon les données des Douanes. Les économistes interrogés par Reuters attendaient une réduction du déficit à 5 milliards d'euros. En juin, la France a exporté pour 36,54 milliards d'euros, contre 37,24 milliards en mai. Les importations sont ressorties, quant à elles, à 42,52 milliards d'euros contre 42,71 milliards un mois plus tôt. La Banque de France anticipe un recul de 0,1% du PIB au troisième trimestre, selon une première estimation. L'institution financière a également annoncé que l'indicateur du climat des affaires dans l'industrie avait reculé d'1 point à 90 en juillet par rapport à juin, de même que celui des services, aussi à 90. La production industrielle en Allemagne a reculé de 0,9% en juin, contre -0,8% attendu par le consensus. Le mois précédent, l'Allemagne a vu sa production progresser de 1,7%, (chiffre révisé de +1,6%). La productivité non agricole aux Etats-Unis a progressé au deuxième trimestre selon les données publiées par le Bureau des Statistiques du Travail. Corrigé des variations saisonnières, elle a augmenté de 1,6% en rythme annualisé contre un recul de 0,5% au premier trimestre. Les analystes attendaient une hausse de 1,4%. En rythme séquentiel, le coût unitaire du travail non agricole a augmenté de 1,7%, alors que le salaire horaire s'est apprécié de 3,3%. Les stocks américains de pétrole brut ont reculé nettement plus qu'attendu la semaine dernière, de 3,73 millions de barils à 369,86 millions, selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). De leur côté, les économistes attendaient une baisse des stocks de seulement 0,3 million de barils. Les réserves d'essence ont, quant à elles, reculé de 1,8 million de barils à 206,07 millions contre une hausse attendue de 1,1 million de barils par le consensus. Vers 17h30, l'euro cote 1,2369 face au dollar.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Consommation des ménages  : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE "core", c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed. Directeurs d'achat (indice des)  : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important. L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents. L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi. Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board. Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants. ISM (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers. Le volet le plus attendu de ce "Report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie. FTB/MAF/5