Analyse clôture AOF France / Europe - Nouvelle séance de repli à Paris

23/08/2012 - 17:45 - Option Finance

(AOF) - En nette hausse à l'ouverture, les Bourses européennes se sont retournées à la mi-journée. Les investisseurs s'inquiètent des perspectives de la croissance mondiale après la publication d'indices de directeurs d'achats faibles en Chine et en Europe. Les indices PMI publiés par Markit suggèrent une contraction de 0,5 à 0,6% du PIB de la zone euro au troisième trimestre, ce qui plongerait l'union monétaire dans une deuxième récession en l'espace de trois ans. A la clôture, le CAC 40 a perdu 0,84% à 3432,56 points tandis que l'Eurotop 100 a cédé 0,5% à 2 252,17 points. Diageo a progressé de 1,28% à 1 702 pence à Londres après avoir publié des résultats annuels préliminaires 2011-2012 (clos fin juin) soutenus notamment par la demande des marchés émergents. Ces derniers représentent désormais environ 40% de l'activité globale. Le numéro un mondial des spiritueux, propriétaire notamment des marques Smirnoff, Johnnie Walker et Guinness, a réalisé un bénéfice net en hausse de 2% à 1,942 milliard de livres. Par action, le bénéfice ressort à 77,8 pence. Le secteur aéronautique, EADS en tête, est à la peine à la Bourse de Paris après l'annulation par la compagnie aérienne australienne Qantas d'une commande de 35 Boeing 787 (Dreamliner) d'un montant de 8,5 milliards de dollars au prix catalogue. Les investisseurs craignent de nouvelles annulations de la part d'autres compagnies aériennes, dont les résultats sont pris en tenaille entre la hausse de leur facture de kérosène et une conjoncture économique dégradée. Résultat, l'action EADS a reculé de 2,35% à 29,92 euros, enregistrant l'un des replis les plus prononcés de l'indice CAC 40. Total (-1,07% à 39,38 euros), qui représente près de 13% du CAC 40, a creusé ses pertes peu après que l'agence de notation financière Moody's a annoncé la dégradation de la perspective d'évolution des notes d'endettement du groupe de " stable " à " négative ". Cette décision laisse toutefois inchangées les notes du groupe pétrolier français, qui ont été fixées pour l'heure à " Aa1 " pour les emprunts à long terme et à " P-1 " pour ceux à court terme.

Les chiffres macroéconomiques

Markit a publié ce matin les résultats préliminaires de ses enquêtes mensuelles auprès des directeurs d'achats du secteur privé en Europe. L'indice PMI composite (industrie et services) est ressorti à 46,6 en août contre 46,5 en juillet, soit le septième mois consécutif de contraction de l'activité. Les économistes visaient un repli à 46,5. L'indice PMI manufacturier a progressé de 44 à 45,3 contre un consensus de 44,1. L'indice PMI des services a reculé, passant de 47,9 en juillet à 47,5 en août. Le consensus le donnait à 47,6. Aux Etats-Unis, 372 000 nouveaux logements ont été vendus au mois de juillet. Les économistes visaient sur 365 000 ventes. Le chiffre de juin a été révisé à la hausse, passant de 350 000 à 359 000. L'indice FHFA des prix immobiliers a progressé de 0,7% en juin. La croissance de mai a été revue à la baisse, passant de +0,8% à +0,6%. Les inscriptions hebdomadaires aux chômage se sont établies à 372 000 durant la semaine du 18 août. Les économistes tablaient sur 365 000 après 368 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 366 000). Vers 17h30, l'euro cote 1,2579 face au billet vert.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC). D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation "core". La Fed privilégie l'indice PCE "core" qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Directeurs d'achat (indice des)  : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important. L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents. L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi. Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses). Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement. Balance commerciale  : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire. Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé. FTB/MAF/5