ALSTOM : Moscou renonce aux lignes à haute vitesse

24/08/2012 - 09:50 - Option Finance

(AOF) - Coup dur pour Alstom. Le gouvernement russe a fait part de son intention de ne pas financer la construction de lignes à haute vitesse dans les prochaines années pour des raisons budgétaires. Dans le cadres des projets d'investissements 2013/2015 lancés par Moscou, Alstom avait déposé des offres, rapporte la presse russe. Cette annonce constitue une surprise dans la mesure où le président russe en personne, Vladimir Poutine, avait envisagé l'année dernière la construction d'une ligne permettant de relier Moscou à Saint-Pétersbourg en 2h30. Il avait également annoncé une ligne reliant Moscou à Ekaterinbourg (dans l'Oural) en 8h contre 26h aujourd'hui pour le train le plus rapide.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le projet de joint venture avec le chinois Shanghai Electric Boilers dans les chaudières va ouvrir à Alstom le marché chinois, dont la demande en centrales au charbon sera de loin la plus élevée dans les prochaines années ; - En reprenant une partie des activités d'Areva T&D, Alstom se diversifie dans la transmission d'électricité (très haute et haute tension), complète ses deux autres activités (Power & Transport) et peut rivaliser avec Siemens et ABB.

Les points faibles de la valeur

- Les effets des retournements économiques se manifestent avec du retard dans les comptes du groupe de transport et d'énergie ; - Le groupe reste très dépendant des dépenses publiques et de l'accès de ses clients à des financements. - Les pays occidentaux, contraints par leurs politiques de désendettement, représentent encore plus de 50% de l'activité du groupe. - Le débat sur la sûreté nucléaire pèse sur la valeur. Alstom est engagé dans la rénovation de parcs nucléaires ; - Plus généralement, le faible positionnement du groupe sur les énergies renouvelables est actuellement perçu comme un handicap ; - La concurrence chinoise s'intensifie dans les différents métiers d'Alstom, ce qui pèse sur les marges ; - Même si les perspectives de long terme de la transmission restent favorables, en raison de l'accroissement de la demande d'énergie dans le monde, ce marché est également caractérisé par une augmentation de la concurrence et une pression sur les prix.

Comment suivre la valeur

- Alstom est considéré comme un dossier " value " ; - L'action est volatile et évolue au gré des annonces de commandes. Le carnet de commandes et le rythme des entrées de commandes permettent en effet de bien cerner les perspectives du groupe ; - Alstom est exposé à des activités d'infrastructures lourdes pour lesquelles les clients ont besoin de visibilité et de stabilité pour investir. En période d'incertitude économique, et donc de faible visibilité pour des décisions d'investissement de longue échéance, Alstom peut être malmené en Bourse ; - Le débat sur la sûreté nucléaire ainsi que les politiques en faveur des énergies renouvelables sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Certains analystes sont plutôt confiants sur les perspectives des biens d'équipement et prévoient une hausse des résultats cette année. Ils se basent sur la forte demande dans les mines, le pétrole et le gaz. Même si les résultats du quatrième trimestre 2011 ont reculé, et que les perspectives du début d'année 2012 ne sont pas exceptionnelles, les entreprises ne redoutent pas de déclin. Une croissance, certes modeste, est envisagée cette année par les analystes, de l'ordre de 2%. Les marges devraient rester globalement stables par rapport à 2011. Les estimations sont bonnes pour Schneider et Alstom. Les avis sont plus partagés concernant Legrand, car le groupe pourrait être pénalisé par sa forte exposition à l'Europe (49% de ses revenus). Les besoins en infrastructures dans les transports (notamment dans les aéroports et les grands axes ferroviaires) sont immenses à travers le monde. Selon une étude réalisée par l'OCDE, les investissements nécessaires pour répondre à la demande d'ici à 2030 s'élèveraient à environ 53 000 MdUSD. FTB/ACT/