Morningstar : les fonds en euros dépassés par le Livret A

28/08/2012 - 11:42 - Option Finance

(AOF / Funds) - Alors que le nouveau gouvernement vient de confirmer une augmentation du plafond du Livret A et le maintien de la défiscalisation des revenus tirés de ce produit, les " nuages s'accumulent " au dessus de l'assurance vie en général et du fonds en euros en particulier, autre placement préféré des ménages français, analyse Morningstar. En effet, les chiffres sur 2012 semblent déjà annoncer une victoire nette en faveur du Livret A : l'encours total du livret A et du LDD était de 302 milliards d'euros à fin juillet, en hausse de 2,56 milliards d'euros sur un mois (selon la CDC). De son côté, mois après mois, l'assurance vie n'en finit pas d'annoncer une collecte nette négative. Depuis le début de l'année, la collecte nette (cotisations-prestations) s'établit à - 4,70 milliards d'euros et atteint près de -10 milliards sur 1 an à fin juin 2012. Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer cette tendance. En premier lieu, les prestations vont augmenter avec les départs en retraite des "baby-boomers", ce qui augmente mécaniquement la décollecte. En second lieu, la baisse du taux de rendement des fonds en euros devrait se poursuivre dans les mois à venir : étant donné que les obligations constituent près de 90% des portefeuilles des fonds euros, les réinvestissements des anciennes obligations arrivant à échéance s'effectuent dans les conditions de marché nettement moins favorables : les taux actuariels à 10 ans servis par l'Etat français sont aujourd'hui proches de 2% contre 5% dans les années 2000. Troisième raison : la réglementation (Solvency 2) aura un impact sur le rendement des actifs à long terme. Les nouvelles règles prudentielles pourraient avoir des conséquences sur les prix des produits (charge en capital supplémentaire) mais surtout sur les rendements servis aux assurés. Enfin, l'inflation risque d'augmenter, favorisant le Livret A : les politiques actuelles des Banques Centrales (injection de liquidités) risquent d'entraîner une hausse de l'inflation dans les années à venir. Et même en l'absence d'hyper-inflation (car les forces déflationnistes restent nombreuses) une simple hausse temporaire en Europe comme ce fut le cas en 2008 obligerait le gouvernement à procéder à une hausse du taux du Livret A. AUT/MAF