BOUYGUES : résultats semestriels pénalisés par les télécoms

28/08/2012 - 18:45 - Option Finance

(AOF) - Bouygues a réalisé au premier semestre un résultat net part du groupe de 278 millions d'euros, en repli de 29%, et un résultat opérationnel courant de 476 millions d'euros, en recul de 37%. Le chiffre d'affaires a progressé de 2% à 15,505 milliards d'euros. Comme souligné par le groupe, ces résultats sont principalement marqués par la baisse de la rentabilité de Bouygues Telecom. L'activité télécoms du groupe diversifié a connu une chute de 55% à 148 millions d'euros de son résultat opérationnel pour un chiffre d'affaires en recul de 7% à 2,676 milliards d'euros. " L'accélération de la baisse du chiffre d'affaires au deuxième trimestre (-10%) reflète, dans le Mobile, la mise en place des nouveaux tarifs et le recul du parc clients, alors que le chiffre d'affaires du Haut débit Fixe est en croissance de 40% ", a expliqué Bouygues. Ce dernier a annoncé la perte de 71 000 clients Mobile au deuxième trimestre contre une perte de 379 000 abonnés au premier trimestre. Cette baisse provient des clients Prépayé tandis que les clients Forfait sont en croissance nette de 55 000. L'objectif de chiffre d'affaires 2012 a été revu en hausse de 150 millions d'euros à 32,8 milliards d'euros, pour tenir compte de l'intégration de la société Thomas Vale chez Bouygues Construction et de l'acquisition de Darty Telecom par Bouygues Telecom. L'Ebitda de Bouygues Telecom attendu en 2012 sera d'environ 900 millions d'euros. Dans ce contexte, un plan d'adaptation et d'économies de 300 millions d'euros concernant la réduction des coûts commerciaux et des coûts d'exploitation de l'activité Mobile est en cours pour un plein effet en 2013.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Son caractère familial assure au groupe une gestion patrimoniale prudente ; - Grâce à une structure financière saine, le groupe peut non seulement faire face à un environnement difficile mais aussi être réactif et saisir les opportunités ; - Bouygues mène une politique constante de hausse du dividende ; le titre offre un rendement attrayant.

Les points faibles de la valeur

- Le statut de conglomérat du groupe implique une décote en Bourse ; - Les activités Construction/Immobilier et Routes sont très cycliques ; - Du fait d'une forte pression concurrentielle dans l'immobilier, le groupe doit faire des efforts promotionnels sur les programmes de logements dans cette division, ce qui a continué de peser sur la marge opérationnelle. La fin du dispositif Scellier en 2013 est un facteur négatif pour l'ensemble du secteur ; - Avec l'arrivée de Free en tant que quatrième opérateur mobile début 2012, le marché français de la téléphonie est entré dans une phase de surenchère commerciale et d'accélération de sa déflation tarifaire ; - Cette nouvelle donne concurrentielle met en évidence, selon les analystes, la faiblesse stratégique de Bouygues Telecom : une taille insuffisante dans le haut-débit fixe et dans le mobile. - Le contexte réglementaire évolue défavorablement pour les opérateurs télécoms ;

Comment suivre la valeur

- Du fait de ses diverses activités, les performances du groupe dépendent de nombreux facteurs. - L'activité Construction sera influencée par l'état général de l'économie (notamment le niveau des taux d'intérêt, le niveau de confiance des ménages et les mises en chantier) et par les actions de relance des gouvernements. L'évolution de la fiscalité, avec la fin en 2013 du dispositif Scellier, est à suivre ; - Dans les médias, l'évolution des recettes publicitaires sera à étudier avec attention ; - Les performances opérationnelles et boursières d'Alstom et TF1 peuvent influencer le cours de Bourse ; - Quant aux télécoms, l'évolution du contexte concurrentiel avec l'arrivée de Free est également à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

La loi permettant la majoration des droits à construire a été adoptée par le Parlement. L'objectif est d'accroître l'offre de logements en majorant de 30% les possibilités de construire sur un terrain donné. Les autorités tablent sur la construction de 20 000 à 40 000 logements supplémentaires par an. La mesure est cependant transitoire. Elle ne concerne que les permis de construire ou les déclarations déposées avant le 1er janvier 2016. La Fédération française du bâtiment (FFB) prévoit un recul de 1,9% de l'activité du secteur en 2012. Elle tient compte de la faiblesse de la croissance, du resserrement des conditions de crédit et des plans de rigueur budgétaire. Les professionnels souhaitent que le dispositif Scellier soit remplacé par un autre modèle pour développer le marché locatif privé. La fédération a organisé un Sommet de la construction et de l'immobilier, destiné à sensibiliser les candidats à l'élection présidentielle à la problématique du logement. La Capeb envisage un décrochage de l'activité au second semestre. Sur l'année 2012, le recul pourrait être limité à 1%, générant 2 000 à 3 000 destructions d'emplois hors intérim. FTB/ACT/