VIVENDI : le résultat net recule de 16,6% au premier semestre

30/08/2012 - 08:54 - Option Finance

(AOF) - Vivendi a réalisé un résultat net ajusté de 1,5 milliard d'euros, en recul de 16,6% par rapport au premier semestre 2011, essentiellement lié à la baisse du résultat opérationnel ajusté et à la hausse des impôts. Le résultat opérationnel ajusté (EBITA) est ressorti à 2,9 milliards d'euros, en diminution de 12,7%, en raison de la baisse de la contribution de SFR et de l'impact défavorable en normes comptables IFRS du calendrier de lancement de jeux vidéo d'Activision Blizzard. Le chiffre d'affaires du groupe de télécoms, de divertissement et de médias s'est établi à 14,1 milliards d'euros, en baisse de 1,2%. Ses activités de jeux vidéo, Activision Blizzard, ont dégagé un résultat opérationnel ajusté (EBITA) de 572 millions d'euros, en recul de 31,3% (-35,6% à taux de change constant). Le chiffre d'affaires en normes comptables IFRS baisse de 6,8% (-13,6% à taux de change constant) à 1,731 milliard d'euros. La majorité du chiffre d'affaires lié à Diablo III a été différée et sera prise en compte au cours des prochains trimestres. Ses activités de télécoms au Brésil, GVT, affichent de bonnes performances. Sur la période, l'EBITA atteint 346 millions d'euros, en augmentation de 21,4%. En revanche, le plus important pourvoyeur de résultats du groupe, SFR, a enregistré un recul de son résultat opérationnel ajusté de 5% à 1,113 milliard d'euros. A fin juin 2012, le parc d'abonnés mobiles totalise 16,414 millions de clients, en hausse de 2,3%. SFR indique préparé un plan d'adaptation de sa structure de coûts. Ce plan a pour objectif de réaliser des économies de l'ordre de 500 millions d'euros sur une base annuelle en termes de coûts opérationnels d'ici fin 2014, s'ajoutant à une baisse significative des charges variables. A propos de ses perspectives, Vivendi dit prévoir un résultat net ajusté 2012 maintenue hors charges de restructuration dans les télécoms, soit au-dessus de 2,5 milliards d'euros avant impact des opérations annoncées au second semestre 2011 (EMI, Direct 8, Direct Star et ITI-TVN) et des charges de restructuration des activités télécoms. Il table également sur dette nette de fin d'année confirmée en-dessous de 14 milliards d'euros. " Notre objectif demeure la redynamisation de la valeur de l'action et la croissance du résultat net ajusté par action ainsi que le maintien d'une notation de crédit de qualité. ", a déclaré Jean-François Dubos, président du directoire.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le groupe accroît son exposition aux pays émergents. Les analystes sont très positifs sur les perspectives de croissance du fournisseur d'accès à internet brésilien, GVT, acquis en 2009 ; - Le rachat tant attendu des 44% détenus par Vodafone dans SFR a été annoncé en avril 2011. Cette opération va permettre à l'opérateur mobile d'avoir une situation actionnariale claire, comme ses concurrents ; - Cette opération accélère le recentrage du groupe et devrait permettre une réduction de la décote de holding appliquée en Bourse ;

Les points faibles de la valeur

- L'importante décote du titre traduit le faible attrait d'un portefeuille d'activités ayant peu de synergies entre elles : quatre activités sur six opèrent sur des marchés matures et trois font face à de nouveaux entrants agressifs ; - Les perspectives de l'industrie musicale, pour les activités d'Universal Music Group, restent moroses en raison de facteurs structurels : baisse de la demande de CD, piratage, dégroupage des disques (vente de titres séparés à des prix attractifs), disponibilité des titres en libre accès à travers les plateformes de partage et les réseaux sociaux... - SFR n'a pas su réagir à temps, d'un point de vue marketing et de coût, face à l'arrivée de Free sur le segment " mobile ". Au Maroc, la réglementation des télécommunications est plus contraignante pour sa filiale Maroc Telecom ; - Le poids de la dette a sensiblement augmenté suite à la montée à 100% dans SFR ; - La coupe du dividende et le manque de visibilité sur les cash-flows de SFR et donc sur le dividende des prochaines années viennent fragiliser le statut boursier de rendement du titre ;

Comment suivre la valeur

- L'action est une valeur défensive du fait de la présence de Vivendi dans différents métiers qui lui procurent des revenus récurrents ; - La nomination à la tête de SFR de Michel Combes, qui a une longue expérience de direction générale et dans le secteur des télécoms, est une 1ère étape importante en vue d'une inversion de tendance chez l'opérateur télécoms ; - Le rachat des minoritaires de SFR a été bien accueilli. En revanche, le rachat des minoritaires de Canal+ France, que le marché espérait, n'est plus à l'ordre du jour ; - La stratégie de diversification de Canal+ en dehors de la télévision payante est à suivre ; - Le régime fiscal de Vivendi est également à surveiller. Le groupe a déposé auprès de Bercy une demande pour utiliser jusqu'à fin 2014 le régime du "bénéfice mondial consolidé" (BMC), qui devait en théorie expirer fin 2011. En pratique, le BMC permet d'intégrer fiscalement toutes les filiales détenues à plus de 50% en France et à l'étranger. Cela permet de déduire les pertes des filiales étrangères des bénéfices des filiales les plus rentables, comme SFR.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La baisse structurelle des ventes de la presse, qui devrait se poursuivre en 2012, a des conséquences sur toute la filière, en particulier sur la distribution. Le système français est partagé entre deux messageries : Presstalis (ex-NMPP) et les Messageries lyonnaises de presse (MLP). Presstalis distribue 75% des volumes en France, dont la totalité de la presse quotidienne nationale, le reste revenant aux MLP. Ces dernières, plutôt centrées sur les magazines, grignotent des parts de marché en proposant des tarifs attractifs. Presstalis rencontre de grandes difficultés. Suite au départ de certains titres de Mondadori France ("Grazia" , "Biba" et "Top Santé") et "Le Point" pour les MLP, il a proposé d'allonger les délais de préavis de transferts de titre. Le CSMP (Conseil supérieur des messageries de presse) a voté une résolution en ce sens. Le CSMP veut également que le coût de distribution de la presse quotidienne nationale, supportée par Presstalis, soit partagé avec les MLP. Le redressement de la distribution de presse dépendra certainement de la capacité des acteurs à s'entendre sur ce point. FTB/ACT/