MAUREL & PROM pénalisé par l'absence de cessions

31/08/2012 - 08:58 - Option Finance

(AOF) - Maurel et Prom a publié un résultat net semestriel en repli, pénalisé par l'absence de cessions d'actifs. La compagnie pétrolière française a réalisé sur les six premiers mois de l'année un bénéfice net de 32 millions d'euros contre 90 millions sur la période comparable de 2011. Mais le groupe avait enregistré au premier semestre 2011 une plus-value exceptionnelle de 124 millions d'euros liée à la cession de la moitié des parts du groupe dans ses actifs en Colombie. Hors effets de cette cession, le résultat sur activités de production et d'exploration affiche une baisse de 6% à 99 millions. L'excédent brut d'exploitation a, lui, progressé de 27% à 164 millions. Le chiffre d'affaires, déjà publié, a grimpé de 23,5% à 226 millions. La junior pétrolière a bénéficié de la hausse des prix du pétrole (avec un prix moyen du baril gabonais de 113,2 dollars contre 109,8 dollars un an plus tôt), et le démarrage de la production du gisement de Sabanero en Colombie. Maurel et Prom a également profité de l'appréciation du dollar par rapport à l'euro ces derniers mois. Il fait état d'un effet de changes positif de près de 15 millions d'euros. Concernant ses perspectives, le groupe a confirmé son objectif de production d'environ 24.500 barils par jour à la fin de l'année.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- L'acquisition par Pacific Rubiales Energy de 50% des intérêts de M&P sur 5 permis colombiens confirme la volonté de donner un profil moins risqué au groupe en limitant au maximum ses dépenses d'exploration et donc les risques de devoir passer de lourdes charges d'exploration ; - Le titre présente un intérêt spéculatif, notamment pour une major pétrolière. Le Pdg du groupe, Jean-François Hénin, a d'ailleurs récemment reconnu que M&P n'avait pas la taille critique pour espérer rester indépendant à terme. M&P doit doubler de taille, soit via un rapprochement, soit par acquisitions ;

Les points faibles de la valeur

- Maurel & Prom est une valeur cyclique très fortement dépendante des cours du pétrole ainsi que des résultats de ses explorations ; - La recherche de pétrole est un domaine mal appréhendé par les investisseurs ; - C'est aussi un métier très aléatoire. En conséquence, investir dans une société exploratrice nécessite d'être prêt à affronter des déconvenues éventuelles et une forte volatilité sur le cours.

Comment suivre la valeur

- Contrairement aux majors, les sociétés pétrolières juniors ne sont pas intégrées : elles ne font que de l'exploration et de la production, sans raffinage ni pétrochimie, ce qui confère à leur titre une plus grande sensibilité au prix du baril. Leurs découvertes ou leurs acquisitions, rapportées à leur taille, ont également plus d'impact sur leur valeur ; - Sur Maurel & Prom, les actionnaires doivent faire un double pari : miser sur la capacité du groupe à soigner ses finances et parier sur son savoir-faire pour trouver du pétrole. - Les sociétés pétrolières d'exploration sont également des cibles très convoitées par les majors qui peinent à renouveler leurs réserves. - La cotation depuis le 15 décembre 2011 de Maurel & Prom Nigeria, regroupant les activités dans ce pays, devrait permettre de réduire la décote de holding et de pouvoir valoriser à la juste valeur les activités au Nigéria de celles au Gabon / Colombie.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont adopté les dispositions permettant la mise en oeuvre des mesures restrictives adoptées contre le programme nucléaire iranien, dont l'embargo pétrolier. L'AIE considère que jusqu'à un million de barils de pétrole pourraient être perdus à la suite de cet embargo. L'Iran a menacé la communauté internationale de répercussions sur le détroit d'Ormuz, alors qu'environ un tiers du trafic pétrolier mondial y transite. Selon le FMI, l'arrêt des exportations de l'Iran pourrait provoquer une hausse du prix du pétrole d'environ 20% à 30%, le temps que les pays importateurs trouvent d'autres sources d'approvisionnement. L'Arabie saoudite s'est dite d'ores et déjà prête à augmenter sa production de pétrole de 25% si cela était nécessaire. L'AIE ne prévoit pas de perturbation sur le marché mondial du pétrole et ne juge pas nécessaire de puiser pour le moment dans les réserves stratégiques. En juin dernier, cette organisation avait remis sur le marché soixante millions de barils issus des réserves stratégiques, afin d'apaiser les tensions sur le marché pétrolier liées à la crise en Libye. FTB/ACT/