ALCATEL-LUCENT simplifie son organisation

10/09/2012 - 15:05 - Option Finance

(AOF) - Alcatel-Lucent a présenté ce matin l'organisation simplifiée nécessaire pour exécuter son plan de transformation, annoncé fin juillet et qui doit lui permettre de réaliser 1,25 milliard d'euros d'économies d'ici à la fin de 2013. L'équipementier télécoms prévoit notamment la centralisation de la gestion des ventes et du marketing et une organisation par produits et non plus régionale. La nouvelle structure opérationnelle du groupe sera pilotée par un Comité exécutif resserré de 6 membres, contre 12 auparavant. Parmi ces six membres, le directeur financier, Paul Tufano devient Directeur des opérations, avec la responsabilité mondiale de la chaîne logistique, des achats et de trois activités : Entreprise, Industries stratégiques et Réseaux Sous-marins. Robert Vrij prend lui la présidence d'une organisation globale des ventes supervisant et gérant toutes les relations commerciales avec les clients. Stephen A. Carter devient Président en charge des services gérés pour le compte des opérateurs et de la réorganisation du groupe. Pour sa part, Philippe Keryer présidera les activités Réseaux et Plateformes, qui regroupent les principaux produits et services d'Alcatel-Lucent. Ces activités étaient auparavant organisées sur une base régionale. Le groupe n'a en revanche apporté aucune précision concernant les régions et les contrats non rentables qu'il compte abandonner. Dans une note où il a abaissé son opinion de Neutre à Sous-performance sur la valeur, Cheuvreux estime que l'équipementier télécoms doit quitter des régions et des familles de produits sur lesquelles il perd de l'argent et se recentrer sur ses meilleurs actifs que sont les routeurs et l'optique.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Alcatel-Lucent conserve un bon potentiel d'innovation avec un budget de R&D parmi les plus élevés du secteur ; - Alcatel est à la pointe de l'innovation sur le segment du routage (" IP ") et gagne constamment des parts de marché sur Cisco. C'est le relais de croissance du groupe ; - La Chine constitue un important relais de croissance. Le groupe est le premier équipementier occidental dans ce pays, via sa coentreprise avec le gouvernement local, Alcatel-Lucent Shanghai Bell.

Les points faibles de la valeur

- Alcatel-Lucent évolue dans une industrie ultra concurrentielle où les prix sont tirés vers le bas, notamment par les équipementiers chinois. Cela pèse sur ses marges et menace sa capacité bénéficiaire ; - Le groupe gère à présent le plus vaste portefeuille d'activités de tous les équipementiers, ce qui constitue un handicap aux yeux de certains analystes ; - La visibilité est faible en Europe mais également aux Etats-Unis, marché où les marges sont les plus élevées en raison de l'absence de concurrence chinoise ; - Le groupe ne cesse d'enregistrer des dépréciations d'actifs depuis sa fusion fin 2006 avec l'Américain Lucent et, en conséquence, des pertes. Cette opération n'a jamais convaincu les investisseurs ; - Les résultats ressortent très souvent inférieurs aux attentes des analystes financiers ; - La situation financière du groupe reste source d'inquiétude. Des rumeurs d'augmentation de capital pèsent régulièrement sur la valeur ; - Aucun dividende n'a été versé depuis 2006, et Alcatel-Lucent n'en a versé que 3 fois depuis 2001. La direction ne peut dire quand l'entreprise pourra en verser à nouveau ; - La valeur est très volatile et reste donc réservée aux investisseurs amateurs de sensations fortes.

Comment suivre la valeur

- Alcatel est considéré comme une valeur " value " ; - Hormis la conjoncture boursière, le rebond du titre dépend du retour à une croissance rentable et à l'assainissement du bilan. - La valeur est très sensible à la parité euro/dollar ainsi qu'à la conjoncture américaine, et ce depuis la fusion entre Alcatel et Lucent ; - Le capital d'Alcatel est très ouvert (flottant supérieur à 90%) avec une part significative d'actionnaires américains ; - Surveiller la santé des opérateurs télécoms est indispensable pour évaluer comment se porte la demande d'infrastructures auprès des équipementiers ; - Les investissements en équipements de télécommunication sont étroitement corrélés à la croissance du PIB ; - L'évolution de l'industrie des composants est également primordiale. Les pénuries influent sur l'activité de l'équipementier ; - Les résultats et perspectives des concurrents directs d'Alcatel, notamment Cisco, peuvent aussi influer sur la valeur ; - Surveiller le développement en Chine, qui représente un enjeu majeur. Le groupe fait aussi régulièrement l'objet de rumeurs de rachat par un groupe chinois ; - L'évolution des parts de marché d'Alcatel-Lucent sur de nouveaux segments porteurs comme l'optique terrestre (via l'offre 100 G), le backhaul (via l'offre Ethernet) et l'accès dans les réseaux mobiles (efforts en 3G et 4G actuellement) est également très suivie.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Equipementiers télécoms

Selon Gartner, l'année 2012 s'annonce plus difficile que 2011. L'institut d'études anticipe une croissance de 7% des ventes mondiales de mobiles et de 39% pour le segment des smartphones. Pour répondre aux besoins des utilisateurs, ces derniers évoluent. La taille des écrans s'accroit pour autoriser des fonctions de plus en plus variées. Les écrans de plus de 10 centimètres se développent, pour répondre notamment aux usages photo, vidéo et au partage d'images sur les réseaux sociaux. Du fait de la palette sans cesse étendue des usages qu'il autorise, le succès du smarpthone n'est pas prêt de se démentir. Le paiement par mobile (m-commerce) devrait s'étendre, élargissant encore l'utilisation du smartphone, qui deviendrait ainsi un portefeuille électronique. Pour séduire une clientèle de plus en plus jeune, les fabricants complètent leurs gammes avec des produits moins couteux, colorés et aux formes arrondies. Ainsi, le cabinet Deloitte prédit une explosion du marché des smartphones à moins de 100 USD. FTB/ACT/