PAGESJAUNES : feu vert pour désigner un mandataire ad hoc le cas échéant

17/09/2012 - 08:19 - Option Finance

(AOF) - PagesJaunes Groupe SA (PJG) a annoncé l'accord des créanciers obligataires de PagesJaunes Finance & Co SCA en vue de modifier la documentation relative aux obligations senior à échéance 2018 pour permettre à PJG de disposer de l'option de faire désigner le cas échéant un mandataire ad hoc. Ce dernier assisterait PagesJaunes dans ses négociations avec ses prêteurs pour proroger les maturités de la tranche de dette A1 de 638 millions d'euros et du crédit revolving de 300 millions d'euros venant à échéance en novembre 2013 jusqu'en septembre 2015. Cet évènement ne déclencherait pas de cas de défaut prévu par la documentation obligataire. Conformément à ces modifications, PJG dispose donc de l'option, le cas échéant, de désigner un mandataire ad hoc et cela jusqu'au 31 décembre 2012. Le spécialiste de la communication locale a confirmé qu'il n'avait pas encore décidé à ce jour s'il allait demander la désignation d'un mandataire ad hoc, qu'il n'avait pas pris de mesures pour en nommer un, et qu'il respectait les obligations relatives à sa documentation bancaire et obligataire. La période de sollicitation a expiré le 14 septembre 2012 à 17h00, heure de Londres. Conformément aux conditions établies formellement dans la sollicitation, PagesJaunes s'engage à verser une commission aux créanciers qui ont consenti et qui n'auraient pas revu leur consentement avant la date d'expiration du 21 septembre 2012.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le groupe a une bonne capacité d'innovation.

Les points faibles de la valeur

- Le retour à la croissance est une nouvelle fois décalé dans le temps, la décroissance structurelle du papier n'arrivant pas à être compensée par les relais de croissance numériques (Internet fixe et mobile) ; - Même si PagesJaunes a été l'un des premiers à se tourner vers la publication numérique, la concurrence est rude dans le secteur. Ce segment d'activités est nettement moins rentable que les annuaires papier. Par ailleurs, l'exécution de cette stratégie est de plus en plus difficile dans un environnement économique et concurrentiel plus dégradé ; - Le public a tendance à utiliser des moteurs de recherche tels que Google pour trouver les informations recherchées plutôt que d'aller directement sur les annuaires électroniques ; - La situation financière du groupe reste une source d'inquiétudes. La distribution d'un dividende est suspendue alors que la valeur offrait l'un des rendements les plus élevés de la cote. La valeur perd donc son statut de " rendement " ; - La holding de contrôle, Médiannuaire, est dans une situation préoccupante ; - La valeur se traite très loin de son cours d'introduction en juillet 2004 à 14,10 euros pour les particuliers. Elle évoluait fin septembre 2011 à ses plus bas historiques, sous les 3 euros.

Comment suivre la valeur

- PagesJaunes n'échappe pas à la détérioration du marché publicitaire français ; - Le niveau de valorisation du titre par rapport à son cours d'introduction en Bourse doit être pris en compte dans une stratégie d'investissement ; - Une annonce rapide d'un accord avec les banques sur le refinancement de la dette du groupe est nécessaire pour espérer une inversion de tendance sur l'évolution du cours de bourse ; - La stratégie de PagesJaunes sur Internet et son positionnement au niveau local en fait une cible de choix, notamment pour des moteurs de recherche comme Yahoo ! ou Google. Les déclarations de Mediannuaire, actionnaire à 54,8%, sont également à suivre ;

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La baisse structurelle des ventes de la presse, qui devrait se poursuivre en 2012, a des conséquences sur toute la filière, en particulier sur la distribution. Le système français est partagé entre deux messageries : Presstalis (ex-NMPP) et les Messageries lyonnaises de presse (MLP). Presstalis distribue 75% des volumes en France, dont la totalité de la presse quotidienne nationale, le reste revenant aux MLP. Ces dernières, plutôt centrées sur les magazines, grignotent des parts de marché en proposant des tarifs attractifs. Presstalis rencontre de grandes difficultés. Suite au départ de certains titres de Mondadori France ("Grazia" , "Biba" et "Top Santé") et "Le Point" pour les MLP, il a proposé d'allonger les délais de préavis de transferts de titre. Le CSMP (Conseil supérieur des messageries de presse) a voté une résolution en ce sens. Le CSMP veut également que le coût de distribution de la presse quotidienne nationale, supportée par Presstalis, soit partagé avec les MLP. Le redressement de la distribution de presse dépendra certainement de la capacité des acteurs à s'entendre sur ce point. FTB/ACT/