L'économie mondiale est accoutumée à la presse à billets (ING IM)

17/09/2012 - 14:46 - Option Finance

(AOF / Funds) - L'annonce par la BCE d'un soutien " illimité " - sur demande - pour les États membres de la zone euro en difficulté était quelque chose que les marchés financiers espéraient, note Ad van Tiggelen Stratégiste Senior chez ING IM. C'était une mesure nécessaire pour sauver l'euro et ceci a souligné clairement le rôle croissant des banques centrales en tant que prêteurs en dernier ressort. Parallèlement, on peut se demander si le " remède " de la presse à billets ne crée pas une trop grande accoutumance, s'interroge l'économiste ? Au cours de ces dernières années, les marchés financiers ont accueilli chaque nouvelle 'injection' de liquidités avec grand enthousiasme, bien que les périodes d'euphorie aient eu tendance à raccourcir et que les voix réclamant 'davantage' se soient multipliées. En d'autres termes, le remède s'est révélé efficace, mais a aussi créé une dépendance, souligne Ad van Tiggelen. La dernière annonce de la BCE a ajouté un nouvel élément. Désormais, le remède sera disponible en quantité illimitée, aussi longtemps que ses utilisateurs en font eux-mêmes la demande et acceptent une supervision et une guidance continues dans le but de se conformer aux critères de santé mondiaux. Pour le court à moyen terme, il s'agit d'une solution viable. Toutefois, le véritable test ne se produira probablement que dans quelques années, lorsque non seulement ces pays, mais aussi le reste du monde développé auront besoin d'avoir retrouvé suffisamment de vigueur économique pour réintroduire les remèdes traditionnels, prévient le stratégiste. Sinon, la dépendance persistante au remède de liquidité pourrait en effet entraîner des effets secondaire inflationnistes, même lorsque la tendance sous-jacente semble toujours déflationniste. Selon lui, l'accoutumance est un phénomène dangereux et rarement l'économie mondiale n'a été exposée dans le passé à un remède aussi accoutumant que la presse à billets. "Heureusement, les décideurs politiques sont probablement plus capables que jamais et sont très conscients de ce phénomène. Ils s'efforceront de rester prudents, comme ils l'ont été dans le passé. Même ainsi, l'équilibre capital et délicat entre les actifs nominaux (refuges) et les actifs réels (plus risqués) au sein des portefeuilles pourrait commencer lentement à glisser ... en faveur des derniers". AUT/MAF