PEUGEOT en négociation exclusive avec RZD pour céder 75% de Gefco

20/09/2012 - 08:26 - Option Finance

(AOF) - PSA Peugeot Citroën a annoncé ce matin être entré en négociation exclusive avec la compagnie ferroviaire publique russe JSC Russian Railways (RZD) en vue de céder à cette dernière 75% du capital de sa filiale logistique Gefco pour 800 millions d'euros. Ce montant s'entend après le versement par Gefco à PSA Peugeot Citroën d'un dividende exceptionnel de 100 millions d'euros. A l'issue de ce projet, "RZD et Gefco fourniraient une offre logistique inégalée entre l'Asie et l'Europe, a indiqué le constructeur automobile français". "Ce partenariat permettrait également de diversifier les activités de Gefco et de contribuer à la croissance de son chiffre d'affaires, créant ainsi un leader mondial de la logistique industrielle diversifiée", a précisé Peugeot. En outre, a ajouté le constructeur, "ce projet assurerait aux salariés de Gefco une forte croissance de l'activité dans les années à venir. La continuité du management serait assurée, Luc Nadal conservant ses fonctions de direction. Le siège social resterait en France".

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le groupe vise des parts de marché de 8% en Chine d'ici 2015-2020 ; - PSA bénéficie d'une stabilité actionnariale, le groupe familial Peugeot détenant plus de 30% du capital.

Les points faibles de la valeur

- PSA est considéré comme le constructeur européen " mass market " le plus isolé. Il vend encore près de 60% de ses volumes en Europe, où il souffre de surcapacités, et sa structure de coût fixe l'empêche de générer des marges et du cash suffisant dans ses activités automobiles ; - PSA a un positionnement fort sur le segment B, le plus sensible à l'arrêt des aides gouvernementales et où la pression sur les prix est forte ; - Les analystes estiment que le plan d'amélioration des performances opérationnelles, complété récemment par de nouvelles annonces d'économies de coûts, ne sera pas suffisant pour restaurer la compétitivité du constructeur, notamment sur le segment B. Son exécution pourrait même être remise en cause par la dégradation de l'environnement économique. Le succès du renouvellement de la 208 sera déterminant ; - L'internationalisation du groupe pèse au niveau de l'EBIT du fait des investissements importants en Amérique Latine et Russie ; - La situation financière du groupe s'est nettement dégradée.

Comment suivre la valeur

- Peugeot est une valeur cyclique, directement liée à la conjoncture économique et au moral des ménages ; - L'évolution des taux d'intérêt est à observer du fait de l'importance de la vente à crédit dans le secteur (deux voitures sur trois) ; - Le groupe a scellé au printemps 2012 une alliance capitalistique avec l'Américain General Motors (Opel en Europe) qui détient désormais 7% du capital. Jusqu'ici attaché à son indépendance, le groupe avait seulement conclu des accords de coopération ponctuelle avec certains constructeurs (Fiat, Toyota, Mitsubishi ou BMW). Reste à savoir quels seront précisément les contours de cette alliance (coopération uniquement technique, accord ou non capitalistique...) afin de respecter les 3 conditions que le constructeur a toujours mises en avant pour un éventuel partenariat : une stratégie commune, des synergies significatives et la préservation de l'indépendance du groupe ; - La famille Peugeot est réputée pour sa " prudence légendaire " ; - Suivre l'évolution de la participation dans l'équipementier Faurecia, qui a été réduite à 57% suite au rapprochement entre cette filiale et Emcom.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Le nouveau gouvernement a présenté son plan pour soutenir la filière automobile française. L'achat de véhicules " verts " va être encouragé par le système de bonus-malus. Des mesures pour soutenir la trésorerie et l'investissement, en particulier des PME, vont être adoptées ainsi que des dispositions pour soutenir l'innovation et encourager la solidarité entre les entreprises pour préserver l'emploi. Une vague de restructurations pourrait intervenir parmi les constructeurs européens après la décision de PSA de supprimer 8.000 emplois en France. Aux Etats-Unis l'industrie se porte mieux après avoir mené des fermetures d'usines durant la crise de 2008/2009. Le taux moyen d'utilisation des capacités est actuellement de 88%, contre une moyenne européenne de 65% selon certains experts. FTB/ACT/