Edmond de Rothschild AM : les banques centrales aident la sortie de crise

21/09/2012 - 10:23 - Option Finance

(AOF / Funds) - Tandis que l'économie mondiale poursuit sa croissance à un rythme plus faible qu'en 2011, la stagnation de l'activité, et sa baisse dans certains cas, va continuer en Europe en réponse aux plans de réduction des déficits publics, relève Edmond de Rothschild AM. Dans le cas européen, la politique monétaire se révélera aussi décisive que la mise en place des institutions d'assistance destinées aux membres les plus vulnérables de la zone euro (MES). Les dernières semaines ont d'ailleurs été marquées par des pré-annonces confirmées par de nouvelles initiatives des banques centrales. Plus que jamais, l'implication des banques centrales est un élément clé de la consolidation de la sortie de crise et de la lutte contre les tendances déflationnistes à l'oeuvre en Europe. Par des voies différentes, BCE et Réserve fédérale poursuivent des objectifs communs. Pour la BCE, il s'agit d'accompagner les efforts de remise en ordre des finances publiques de pays comme l'Espagne et l'Italie en pesant sur les taux d'intérêt. Cette décision vise également à compléter les mesures de soutien aux banques. Celles-ci ont par ailleurs accompli depuis un an un travail de profonde restructuration de leurs bilans (cessions d'actifs). Pour la Réserve fédérale, la reprise d'un programme d'achat d'obligations ayant un sous-jacent hypothécaire (40 milliards de dollars par mois) sans terme annoncé montre l'engagement des autorités monétaires après les chiffres de l'emploi. L'opération d'arbitrage de titres présents dans le portefeuille de la banque centrale au profit de titres ayant une échéance plus longue se poursuivra jusqu'à la fin de l'année. En choisissant ce type de titres, les autorités monétaires américaines mettent le financement du logement au coeur de leur politique. La question de l'efficacité de la stimulation monétaire comme celle du délai de réponse des économies sont donc centrales pour les mois qui viennent, la poursuite du désendettement (public et privé) continuera à être un frein mais elle sera facilitée par les politiques monétaires actuelles. Sur la dette privée, l'exemple américain montre que la politique monétaire, avec le temps, a eu les effets recherchés sur la réduction de la dette des ménages mais aussi sur la normalisation du marché immobilier. En zone euro, le rééquilibrage rapide des balances courantes de pays comme l'Espagne et l'Italie montre que la situation de la zone euro est sur la voie d'une amélioration de fond, un phénomène sous-estimé. Avec la cohérence et la constance des politiques budgétaires menées, c'est ce redressement que la BCE cherche à consolider tout en limitant ses aspects les plus négatifs. La réussite n'est pas assurée mais, après pratiquement 24 mois de crise financière de la zone euro, la dégradation semble enrayée. AUT/MAF