Airbus (EADS) se positionne sur le marché du carburant renouvelable

24/09/2012 - 09:40 - Option Finance

(AOF) - Airbus a annoncé le développement d'un carburant alternatif pour le secteur de l'aviation en Chine conjointement avec China Petroleum & Chemical Corporation (Sinopec), l'une des plus importantes sociétés d'énergie en Chine. Ce carburant renouvelable a pour finalité une utilisation commerciale régulière dans le secteur de l'aviation en Chine. Sinopec est le partenaire clé permettant au gouvernement central d'établir un certificat de navigabilité chinois relatif aux carburants alternatifs fabriqués pour l'aviation à partir de matières premières locales a précisé EADS dans un communiqué de presse. Le carburant certifié, connu sous le nom de " Bio-jetfuel ", sera produit par Sinopec qui utilisera sa propre technologie dans une raffinerie nouvellement construite à Hangzhou (près de Shanghai). La raffinerie est l'une des seules, dans le monde, à posséder la capacité de produire à grande échelle du carburant pour l'aviation à partir de biomasse. Airbus soutient le développement de la norme chinoise en apportant son expertise technique, acquise lors des processus antérieurs de certification acquis auprès des autorités de normalisation des carburants aux Etats-Unis et dans l'Union Européenne, et pour la sélection de matières premières durables. "Le Bio-jetfuel occupe une place de plus en plus importante dans le secteur de l'aviation et sur le marché de l'énergie. Il participe à la croissance durable de l'aviation et répond à l'augmentation de la demande en carburant," a déclaré DAI Houliang, SVP de Sinopec.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Les pays émergents qui représentent désormais 47% de l'activité du groupe. Les très dynamiques compagnies aériennes de ces pays représentent par ailleurs 55% du carnet de commandes d'Airbus. La très forte internationalisation de sa clientèle et son exposition aux pays émergents protègent donc EADS du difficile contexte européen et américain ; - Le succès commercial de l'A380 est manifeste et permet à Airbus de vendre désormais l'appareil 25% au-dessus de son prix de lancement ; - Malgré l'échec sur le contrat des avions ravitailleurs américains, EADS est désormais un acteur que le Pentagone ne peut ignorer. Le groupe devrait en tirer les fruits à court terme (nouveaux contrats, procédure d'acquisition d'un groupe américain facilitée...) ; - Grâce à des avances sur commandes significatives, le groupe dispose d'une trésorerie importante, lui permettant d'absorber les à-coups du marché et d'envisager des acquisitions ; - Le groupe a renoué avec sa politique de distribution de dividendes ce qui est interprété comme un signe de confiance dans l'avenir.

Les points faibles de la valeur

- EADS souffre encore d'un déficit de confiance auprès des investisseurs après une succession de difficultés pour exécuter ses grands programmes dans le passé. Les principales incertitudes restent toujours focalisées sur ces risques en particulier sur le programme A350 XWB ; - Plus généralement, Airbus éprouve quelques difficultés depuis 2006 à traduire ces succès commerciaux internationaux en de solides et réguliers profits. Une tendance qui pourrait désormais s'inverser ; - L'exposition du groupe aux fluctuations de l'euro/dollar continue de fragiliser régulièrement ses perspectives d'activité et de profitabilité ; - Le durcissement des conditions de crédit est un facteur pénalisant pour le secteur du transport aérien. Le financement reste en effet un rouage majeur dans le mécanisme de préservation de la visibilité en termes de livraisons chez Airbus ; - Les activités Défense restent exposées à des pressions supplémentaires des gouvernements dans un environnement budgétaire contraint ; - Alors que la Chine affiche son intention de compter parmi les grandes nations aéronautiques au 21ème siècle, la pression s'accroît sur Airbus et en particulier sur sa gamme court/moyen-courrier directement menacée par le projet d'avions chinois C919 dont le premier vol commercial est attendu en 2016. Airbus a néanmoins opté pour une remotorisation de sa gamme A320 à horizon 2016.

Comment suivre la valeur

- L'évolution des résultats d'EADS demeure largement dépendante de ceux d'Airbus dont l'amélioration significative de la profitabilité attendue dès cette année compensera la stagnation anticipée, ces deux prochaines années, des résultats des autres activités ; - Les performances de l'entreprise sont étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans son chiffre d'affaires. La bonne santé du secteur aérien dépend, elle, de la situation géopolitique et économique mondiale, influant sur le tourisme et les voyages d'affaires, mais aussi du prix de baril de pétrole. Les prévisions de livraisons d'avions représentent un indicateur à étudier de près ; - Les salons aéronautiques, notamment ceux dans les pays émergents, sont à suivre : de nouvelles commandes y sont très souvent annoncées. Celui organisé en Chine a lieu en septembre et celui de Dubaï, en novembre ; - Le groupe cherche à limiter l'impact des fluctuations du cours du dollar par rapport à l'euro en développant sa production aux Etats-Unis pour étendre sa base de coûts en dollars. Cela lui permettrait d'accroître sa compétitivité par rapport à son concurrent Boeing ; - EADS souhaite renforcer significativement son exposition aux activités de défense au cours des années à venir ; - Le tour de table d'EADS et l'évolution du Directoire sont à suivre. Ni Daimler ni Lagardère n'a vocation à rester actionnaire du groupe, leurs activités respectives étant très éloignées de celles d'EADS. Lagardère qui contrôle 7,5% du capital ne semble pas pressé de vendre sa participation avant le lancement de l'A350 fin 2013. A l'inverse de Daimler cherche une porte de sortie plus rapide.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les grands avionneurs sont optimistes pour 2012 car ni le ralentissement économique mondial, ni la crise de la dette européenne, ni les incertitudes au Moyen Orient, ne suffisent à freiner la croissance du trafic aérien . La demande en nouveaux avions reste par conséquent toujours aussi forte, même si le financement des achats d'avions plus " écologiques " comme l'A320 NEO ou le B737 Max Boeing, reste assez difficile. Boeing a revu à la hausse ses prévisions du marché aéronautique à vingt ans. Il anticipe désormais la livraison de 34.000 nouveaux avions pour 4.500 milliards de dollars (3.600 milliards d'euros) sur la période. Jusqu'à présent il prévoyait plutôt 33.500 avions pour 4.000 milliards. L'avionneur américain table sur une croissance de 5% du trafic passagers mondial par an d'ici à 2030. Ces estimations sont partagées par Airbus. FTB/ACT/