CREDIT AGRICOLE devrait verser 600 à 700 millions pour céder Emporoki

24/09/2012 - 08:48 - Option Finance

(AOF) - Crédit Agricole n'a pas encore tout à fait fini de payer pour sa filiale grecque Emporiki, en vente depuis plusieurs semaines. Selon le Wall Street Journal, la banque française devrait injecter entre 600 et 700 millions d'euros supplémentaires dans sa filiale avant de pouvoir la vendre. D'après le quotidien financier, Crédit Agricole devrait prendre sa décision sur la vente d'Emporiki cette semaine, voire dès ce mercredi lors d'une réunion de son conseil. La semaine dernière, trois banques grecques National Bank, Eurobank et Alpha Bank, ont annoncé avoir soumis des offres révisées. Ces offres révisées devraient inclure les garanties demandées par la banque française. Crédit Agricole a procédé en juillet à une augmentation du capital d'Emporiki de 2,3 milliards d'euros.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points faibles de la valeur

- Le titre de la banque reste des plus volatils en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier. Les craintes de défaut d'un ou plusieurs pays périphériques européens, Grèce en tête, alimentent cette volatilité ; - CASA est l'une des banques françaises les plus exposées à l'Europe du Sud, et plus spécifiquement à la crise grecque, à travers sa filiale Emporiki, dont elle détient 86,5% du capital. Cette filiale a déjà coûté 6,6 milliards d'euros au groupe et pourrait lui coûter encore 5 milliards d'euros de plus. Ce dossier est extrêmement compliqué à gérer, surtout en cas de sortie de la Grèce de la zone euro. - La banque est également exposée au risque de contagion de la crise grecque au Portugal, de par sa participation de 23,9% (directe et indirecte) dans Banco Espirito Santo, troisième banque portugaise ; - L'environnement de taux bas pèse sur les activités de banque de détail, plus précisément sur les marges sur dépôt. - Depuis le départ de la précédente direction, les Caisses Régionales ont repris le pouvoir au sein de la filiale cotée. Les analystes estiment que ce mode de gouvernance ne permet pas de prendre des décisions rapides comme cela qui doit souvent être le cas dans une telle période de crise ; - Plus généralement, les interactions entre l'entité cotée CASA et le groupe Crédit Agricole restent complexes et difficile à appréhender pour un investisseur.

Comment suivre la valeur

- Les valeurs bancaires sont considérées comme des titres " value " depuis les effets de la crise financière ; - Les deux opérations de LTRO à 3 ans initiées par la BCE (fin décembre 2011 et fin février 2012) ont diminué fortement le niveau de crainte sur le secteur bancaire ; - Il est urgent pour le groupe de ne plus donner l'impression d'un " pilotage à vue " sur le dossier grec. L'arrivée de Xavier Musca, ancien Secrétaire Général de la Présidence de la République et ancien Directeur Général du Trésor, comme Directeur Général Adjoint de la société, en charge du pôle de la banque de proximité à l'international, du pôle de gestion d'actifs et du pôle Assurances est un grand atout pour CASA. Il a été, auprès de la précédente Présidence de la République, au coeur de toutes les problématiques de la crise européenne. De ce point de vue, son expérience à la fois technique et politique sera plus qu'utile pour sortir la banque du bourbier grec. - Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios clé du secteur ; - En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui influeront sur les performances de la banque de détail ; - Le coût du risque reste à surveiller ; - Surveiller également la mise en place du dispositif de " Bâle III " qui oblige les banques à augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises. Le Comité exige que les établissements financiers affichent d'ici au 1er janvier 2019 un ratio de solvabilité Tier 1 (le noyau dur des capitaux propres des institutions financières) d'au moins 4,5%, contre 2% jusque-là. Un matelas supplémentaire de 2,5% est également exigé. Ce qui porte le pourcentage total à 7%.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

A l'issue du sommet européen fin juin, les dirigeants se sont entendus sur la mise en place dans la zone euro d'une Union bancaire qui puisse prévenir efficacement les dérives et les crises. Ce superviseur européen des banques sera placé sous l'égide de la Banque centrale européenne (BCE). Cette dernière pourra intervenir lorsqu'un problème surviendra au sein d'une banque. Le nouvel organe de régulation pourrait sauver les banques en difficulté et même en éliminer certaines. Il pourrait avoir à contrôler bien plus que les vingt-cinq plus grandes banques de la zone euro. En Allemagne des réseaux de taille intermédiaire comme les caisses d'épargne et les établissements coopératifs pourraient être également concernés. Néanmoins ceci fait débat car les dirigeants allemands souhaitent maintenir ces établissements sous l'autorité des instances nationales. FTB/ACT/