LAFARGE : cessions d'activité aux Etats-Unis pour 446 millions de dollars

27/09/2012 - 08:16 - Option Finance

(AOF) - Lafarge annonce la cession de ses activités Ciment, Granulats et Béton dans le Missouri et l'Oklahoma à la société Eagle Materials pour 446 millions de dollars. Les activités cédées comprennent les cimenteries de Kansas City (Missouri) et de Tulsa (Oklahoma), d'une capacité de production totale de 1,6 million de tonnes, et les terminaux de distribution associés. Lafarge cède également ses activités de béton prêt-à-l'emploi et de granulats à Kansas City. Lafarge est un acteur majeur sur le marché américain et entend y poursuivre et accélérer le développement de son offre en produits et services innovants. A l'issue de cette opération, soumise à l'approbation des autorités compétentes, Lafarge comptera aux Etats-Unis 9 cimenteries ou stations de broyage ainsi que les terminaux de distribution associés, d'une capacité de production totale de 11 millions de tonnes, et bénéficiera de positions de leader dans ses autres activités.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le groupe déploie une nouvelle organisation qui permettra de développer davantage de synergies entre les métiers du groupe et de générer des économies de coûts du fait de la suppression d'un échelon hiérarchique (responsable régional) et du regroupement des fonctions supports ;

Les points faibles de la valeur

- Ultra cyclique, le secteur de la construction est toujours à la peine en Bourse ; - L'atonie conjoncturelle des pays matures (47% du CA) décale le scénario de redressement des résultats du groupe ; - Les plans d'austérité en Europe pourraient se traduire par une révision des dépenses d'infrastructures ; - Le poids de la dette reste une préoccupation majeure. Le groupe réduit le montant de son dividende pour alléger son endettement ; - Lafarge poursuit la réduction de ses investissements de capacité alors que ses concurrents les ont repris. Cela risque d'hypothéquer le potentiel de gain de parts de marché du groupe à moyen terme, notamment dans les zones en forte croissance ; - L'exposition du groupe au Moyen-Orient le rend sensible à la montée du risque géopolitique dans la région depuis début 2011.

Comment suivre la valeur

- Lafarge a détaillé en juin 2012 son plan stratégique 2012-2015 avec des objectifs jugés ambitieux au vue de l'environnement conjoncturel ; - La réduction de la structure des coûts va conférer un effet de levier sur les résultats du groupe lors de la reprise de l'activité. - Les performances de Lafarge sont étroitement liées à l'état du secteur de la construction. Fortement cyclique, ce dernier dépend de l'évolution des taux d'intérêt, des facilités d'accès au crédit, du climat de confiance, et des conditions climatiques ; - Le prix de l'énergie est également à surveiller car il compte pour 25% à 30% du coût de production du ciment ; - Les résultats de Lafarge sont, pour partie, dépendants du cours du dollar par rapport à l'euro du fait de sa présence aux Etats-Unis ; - Le groupe souhaite accélérer l'innovation, notamment pour répondre aux modes de construction plus durables ; - La structure actionnariale du groupe est particulière avec la juxtaposition de deux actionnaires de référence (Groupe Bruxelles Lambert et NNS) et non impliqués par une action de concert. Même s'ils sont des actionnaires de long terme, leurs objectifs peuvent parfois diverger compte tenu des cultures spécifiques de l'un et de l'autre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Le Syndicat français de l'industrie cimentière (SFIC) ne s'attend plus qu'à 360.000 logements mis en chantier cette année (contre 420.000 en 2011), ce qui entraînerait une baisse de 7% de la consommation de ciment. Cette détérioration intervient dans un contexte de surcapacités. Selon le SFIC les capacités sur le marché français s'élèvent à 25 millions de tonnes contre une consommation normale, de 22 à 23 millions de tonnes. Les acteurs français pâtissent d'une distorsion de concurrence du fait des réglementations environnementales européennes, qui ne pèsent pas sur les cimentiers hors d'Europe. Les produits importés ont donc un coût de revient de 10% à 20% inférieur au ciment français. C'est pourquoi importer la matière première du ciment, le clinker, pour uniquement la broyer au lieu de la produire en France est rentable. Il existe en France une dizaine de projets pour des stations de broyage. FTB/ACT/