Sanofi Aventis et GlaxoSmithKline : deux approches marketing bien différentes sur l'obésité

28/04/2006 - 12:02 - Boursier.com

Une obsession contemporaine...

Face à l'épidémie d'obésité dans les pays occidentaux (et à l'obsession de certains contemporains, pas nécessairement en surpoids d'ailleurs, au sujet de leur silhouette), le potentiel commercial d'un médicament contribuant à lutter contre la prise de poids apparaît évident. Beaucoup d'analystes estiment qu'Acomplia, le médicament candidat de Sanofi Aventis qui agit sur certains récepteurs cannabinoïdes intervenant dans le métabolisme du glucose et des lipides, a le potentiel d'un médicament milliardaire. Toutefois, il serait dangereux d'en faire un médicament miracle, et Sanofi s'en garde bien. Le laboratoire français compte installer progressivement son médicament sur le marché, en se concentrant sur les personnes dont l'obésité entraîne de sérieux problèmes de santé plutôt que sur celles qui désirent simplement perdre du poids. Sanofi s'appuie sur une batterie de publications médicales et promeut son médicament en priorité auprès des endocrinologues et des cardiologues. Acomplia "donne aux médecins les moyens de prendre en charge différemment les multiples facteurs de risque cardiométabolique des patients qui, en plus de présenter une obésité abdominale, souffrent de diabète de type 2 ou d'hyperlipidémie. Ce médicament devrait être réservé aux patients qui ont un besoin médical réel, et ne devrait pas être prescrit aux personnes qui souhaitent le prendre uniquement pour des raisons esthétiques" a d'ailleurs rappelé aujourd'hui le docteur Luc Van Gaal, professeur de diabétologie, métabolisme et nutrition humaine à l'Hôpital universitaire d'Anvers et investigateur principal de l'essai clinique RIO Europe, dont les résultats ont été présentés l'an dernier dans la revue "The Lancet". Par le passé, les deux autres traitements de l'obésité (le Xenical de Roche, commercialisé par GlaxoSmithKline aux Etats-Unis, et le Meridia d'Abbot Laboratories) ont relativement déçu après des ventes initiales encourageantes. Pourquoi ? Parce que les personnes souffrant de surpoids ont tendance à trop attendre de ces molécules et à en négliger les effets secondaires. (Sans parler de "l'effet oups !" du Xenical qui peut entraîner des réactions gênantes en société). L'approche de Sanofi contraste sensiblement avec celle de GlaxoSmithKline : aux Etats-Unis le groupe britannique vient de lancer, avant même que la FDA n'ai autorisé la vente du Xenical sans ordonnance sous la marque Alli, un site internet soigneusement mis en scène baptisé "Question Everything You Know About Weight Loss" (www.questioneverything.com). De la "publi-information" destinée notamment à recueillir les coordonnées de personnes cherchant à perdre du poids en vue d'une future campagne promotionnelle...



(c) Boursier.com - Les informations rédigées par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.