Airbus (EADS) double ses dépenses aux Etats-Unis

19/10/2012 - 12:35 - Option Finance

(AOF) - Airbus filiale d'EADS va doubler ses dépenses aux Etats-Unis d'ici huit ans alors qu'il construit un nouveau site d'assemblage à Mobile dans l'Alabama, indique Reuters. Les dépenses du constructeur aéronautique auprès de ses fournisseurs américains, qui se sont élevées à 12 milliards de dollars en 2011, pourrait atteindre près de 24 milliards d'ici 2020. En effet, le géant européen anticipe que la croissance annuelle du transport aérien de passagers va plus que doubler dans les 20 années à venir. Airbus, dont le budget fournisseurs est assuré à 40% par des prestataires américains, projette que la croissance annuelle du transport aérien de passagers va plus que doubler dans les 20 années à venir. D'ici 2031, Allan McArtor président d'Airbus Americas estime que 32.550 avions seront en service contre 15.550 aujourd'hui. "D'ici là, la Chine sera devenue le premier marché du transport aérien devant les Etats-Unis, représentant 35% des nouveaux appareils, l'Europe et l'Amérique du Nord en représentant chacune 21%". Le groupe avait déjà confirmé le 2 juillet dernier l'implantation dans la même ville de Mobile d'un site de production dédié à l'assemblage et à la livraison des appareils de la famille A320. Basé sur le complexe aéronautique de Brookley ('Brookley Aerospace'), ce site sera le premier site de production d'Airbus implanté aux États-Unis. Airbus avait insisté sur le fait que cette chaîne d'assemblage, qui générera des emplois et renforcera l'industrie aérospatiale, s'inscrit dans la stratégie d'accroissement de la compétitivité mondiale d'Airbus puisqu'elle permettra de répondre aux besoins croissants de ses clients aux États-Unis et dans le monde entier.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Forte implantations dans les pays émergents (environ 50% de l'activité) et auprès de leurs compagnies aériennes ; - Succès commercial de l'A380 ; - Trésorerie importante alimentée par les avances sur commandes ; - Retour de la distribution de dividendes.

Les points faibles de la valeur

- Visibilité et dynamique boursière brouillées par l'ouverture de négocations en vue d'un projet de fusion avec le britannique BAE dans la Défense (opération jugée défensive, forts risques d'intégration, dilution de la dynamique d'Airbus dans le nouvel ensemble, risque de détournement de programmes complexes comme A350) ; - Déficit de confiance auprès des investisseurs après une succession de difficultés pour exécuter ses grands programmes dans le passé ; - Risques persistants sur le programme A350 XWB ; - Forte exposition aux fluctuations de l'euro/dollar ; - Secteur du transport aérien pénalisé par le durcissement des conditions de crédit ; - Activités Défense exposées à des pressions supplémentaires des gouvernements dans un environnement budgétaire contraint.

Comment suivre la valeur

- Forte corrélation des résultats d'EADS à ceux d'Airbus ; - Performances étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans son chiffre d'affaires ; - Prévisions de livraisons d'avions = indicateur clé pour évaluer la santé des compagnies aériennes ; - Annonces de nouvelles commandes lors des salons aéronautiques. A suivre notamment ceux dans les pays émergents (en septembre en Chine et en novembre à Dubaï); - A suivre également le développement de la production aux Etats-Unis pour étendre la base de coûts en dollars et accroître la compétitivité par rapport à son concurrent Boeing ; - A suivre, les négociations en cours avec BAE ainsi que le tour de table d'EADS et l'évolution du Directoire (sortie très probable à terme de Daimler et Lagardère). - A surveiller également les ambitions de la Chine dans l'aviation civile.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les grands avionneurs sont optimistes pour 2012 car ni le ralentissement économique mondial, ni la crise de la dette européenne, ni les incertitudes au Moyen Orient, ne suffisent à freiner la croissance du trafic aérien . La demande en nouveaux avions reste par conséquent toujours aussi forte, même si le financement des achats d'avions plus " écologiques " comme l'A320 NEO ou le B737 Max Boeing, reste assez difficile. Boeing a revu à la hausse ses prévisions du marché aéronautique à vingt ans. Il anticipe désormais la livraison de 34.000 nouveaux avions pour 4.500 milliards de dollars (3.600 milliards d'euros) sur la période. Jusqu'à présent il prévoyait plutôt 33.500 avions pour 4.000 milliards. L'avionneur américain table sur une croissance de 5% du trafic passagers mondial par an d'ici à 2030. Ces estimations sont partagées par Airbus. FTB/ACT/