VEOLIA TRANSDEV : la CDC va monter à 60% du capital

23/10/2012 - 08:53 - Option Finance

(AOF) - La Caisse des Dépôts (CDC) et Veolia Environnement annoncent leur entrée en discussions en vue de la signature d'un accord définitif visant à renforcer la structure financière de Veolia Transdev et à lui donner les moyens de son développement stratégique. Dans ce cadre, la CDC et Veolia Environnement souscriraient à une augmentation de capital de 800 millions d'euros, par conversion des prêts d'actionnaires. A l'issue de cette opération, la CDC détiendrait 60% du capital de Veolia Transdev et en prendrait le contrôle exclusif, Veolia Environnement conserverait 40% du capital. Des cessions ciblées ainsi que la mise en place d'un refinancement bancaire accompagneraient cette opération. Ces opérations permettraient d'accroître les marges de manoeuvre financière de l'entreprise et de rembourser en priorité le prêt d'actionnaire accordé par Veolia Environnement. Préalablement à la réalisation de cette restructuration, Veolia Environnement reprendrait la participation de 66% que Veolia Transdev détient dans la SNCM et ses filiales, ainsi que les droits et obligations qui y sont attachés. La Caisse des Dépôts, partenaire de long terme des collectivités locales, inscrirait cette prise de contrôle dans la durée pour répondre aux nouveaux enjeux de mobilité: impacts environnementaux, urbanisation croissante, multi-modalité, mobilités douces, numérique, etc. Pour Veolia Environnement, ce projet constituerait la première étape de son désengagement progressif des activités Transport. Les accords définitifs relatifs à la prise de contrôle de Veolia Transdev par la Caisse des Dépôts devront être soumis à l'approbation du conseil d'administration de Veolia Environnement et fera l'objet d'une décision du Directeur général de la Caisse des Dépôts après avis du Comité des investissements de la Commission de surveillance de l'établissement.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Fort potentiel de développement du modèle de gestion déléguée dans le monde (moins coûteux pour les clients que celui de la régie) ; - Technologies de pointe dans le tri et innovation soutenue dans le recyclage des produits dangereux.

Les points faibles de la valeur

- Défiance persistante des investisseurs suite à des déceptions répétées ; - Manque de conviction des investisseurs sur le plan de restructuration annoncé fin 2011 et scepticisme persistant sur le timing du retour à la rentabilité du groupe ; - Risques d'exécution du passage d'un modèle décentralisé à un groupe beaucoup plus centralisé (vrai changement de culture d'entreprise) ; - Manque de visibilité sur la distribution future des dividendes ; - Cyclicité d'une partie des activités mise en évidence par la crise : remise en cause du statut " défensif " de la valeur ; - Contexte économique peu porteur sur le court terme, avec des pressions sur les marges dans l'eau et une baisse des volumes et du prix des matières premières secondaires dans les déchets ; - Secteur des " utilities " à la peine en Bourse : inquiétudes sur la pression tarifaire des autorités publiques en Europe, sur les entreprises génératrices de cash flows réguliers, et les conséquences règlementaires de l'accident nucléaire au Japon.

Comment suivre la valeur

- Valeur de restructuration (longtemps perçue comme une valeur défensive et de croissance) ; - Possible remise en cause du statut de valeur de rendement ; - Recentrage en cours sur 3 métiers (eau, propreté et services à l'énergie). Premiers effets significatifs attendus au mieux en 2014/2015 ; - Activités fortement consommatrices de capitaux : secteur présentant traditionnellement un niveau d'endettement élevé et donc une sensibilité aux taux d'intérêt ; - A suivre : le projet de cession de l'activité Transport ; - Groupe " opéable ".

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

La filière des déchets est soumise à une mutation importante car les positions de Suez et Veolia sont fortement menacées. Selon une étude du groupe Xerfi, des acteurs moins importants comme Séché, Derichebourg ou Paprec sont désormais incontournables, ce qui exacerbe la concurrence du secteur. Le taux de résultat opérationnel de la filière "propreté" de Veolia est passé de 7,9% en 2007 à 3,7% en 2011. Ce taux s'élevait pour Suez Déchets Europe à 6% en 2011, contre 8,3% en 2007. L'émergence de concurrents directs n'est pas le seul facteur expliquant cette tendance. Il faut également ajouter la baisse du volume de déchets industriels et ménagers ces dernières années et l'augmentation des coûts de production. Cette dernière est provoquée par la hausse des prix du carburant et la revalorisation du SMIC. FTB/ACT/