LAFARGE confirme ses objectifs

09/11/2012 - 08:57 - Option Finance

(AOF) - Lafarge a annoncé un résultat net part du Groupe en hausse de 13% à 330 millions d'euros au troisième trimestre soit 1,15 euro par action. Cependant, hors éléments non récurrents, il baisse de 5% à 319 millions en raison de charges de restructuration et d'une base de comparaison défavorable liée à une plus-value enregistrée au troisième trimestre 2011. L'Ebitda a progressé de 6% à 1,071 milliards d'euros grâce en majeure partie aux activités hors Europe. Le chiffre d'affaires est en hausse de 4% à 4,393 milliards d'euros soutenu par des actions sur les prix dans l'ensemble des activités du groupe en réponse à l'inflation des coûts et par la croissance dans de nombreux pays émergents. Depuis le début de l'année, le chiffre d'affaires a gagné 5% à 12,007 milliards, l'Ebitda a progressé de 7% à 2,594 milliards et le résultat net part du Groupe a progressé de 14% à 642 millions. Le groupe ambitionne de réaliser dès 2013, 550 millions d'euros d'Ebitda additionnel grâce au développement des innovations et à la réduction des coûts. Cet objectif s'inscrit dans le cadre du plan visant à générer 1,75 milliard d'euros d'Ebitda additionnel d'ici 2015. Lafarge se dit prudent sur les perspectives macro-économiques et maintient son objectif de réduire la dette à moins de 10 milliards d'euros le plus tôt possible en 2013. Au 30 septembre elle se situait autour de 12 milliards d'euros, en baisse de 14% par rapport à 2011. Le groupe continue d'anticiper une demande de ciment en hausse et maintient son estimation de croissance du marché comprise entre 1 et 4 % en 2012 par rapport à 2011. Les marchés émergents demeurent le principal moteur de croissance de la demande et Lafarge en bénéficiera grâce à la qualité et à la bonne répartition géographique de ses actifs. Les prix devraient être en hausse sur l'année 2012, et l'inflation des coûts plus modérée qu'en 2011. Le montant des investissements pour 2013 sera limité initialement à 800 millions d'euros. Des cessions supplémentaires - au delà de l'objectif 2012 annoncé d'un milliard d'euros - pourraient conduire à une révision à la hausse de ce niveau d'investissements.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Nouvelle organisation avec davantage de synergies entre les métiers et de économies de coûts (suppression d'un échelon hiérarchique - responsable régional- regroupement des fonctions supports) ; - Accélération de la politique d'innovation, notamment pour répondre aux modes de construction plus durables.

Les points faibles de la valeur

- Faible visibilité sur la croissance en raison de son exposition aux pays matures (47% du CA) ; - Révision des dépenses d'infrastructures avec les plans d'austérité en Europe ; - Sensibilité à la montée du risque géopolitique au Moyen-Orient. - Situation financière toujours très endettée ; - Réduction du dividende pour alléger l'endettement ; - Baisse des investissements de capacité pouvant hypothéquer le potentiel de gain de parts de marché à moyen terme, notamment dans les zones en forte croissance.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement corrélées à l'état du secteur de la construction, et donc à l'évolution des taux d'intérêt, aux facilités d'accès au crédit, au climat de confiance, et aux conditions climatiques ; - 25% à 30% du coût de production du ciment dépend du coût de l'énergie ; - Sensibilité à la parité euro/dollar ; - Effet de levier sur les résultats à attendre lors de la reprise de l'activité en raison de la réduction de la structure de coûts ; - A suivre le plan stratégique 2012-2015 avec des objectifs jugés ambitieux au vue de l'environnement conjoncturel ; - Structure actionnariale particulière avec la juxtaposition de deux actionnaires de référence (Groupe Bruxelles Lambert et NNS) et non impliqués par une action de concert.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Le Syndicat français de l'industrie cimentière (SFIC) ne s'attend plus qu'à 360.000 logements mis en chantier cette année (contre 420.000 en 2011), ce qui entraînerait une baisse de 7% de la consommation de ciment. Cette détérioration intervient dans un contexte de surcapacités. Selon le SFIC les capacités sur le marché français s'élèvent à 25 millions de tonnes contre une consommation normale, de 22 à 23 millions de tonnes. Les acteurs français pâtissent d'une distorsion de concurrence du fait des réglementations environnementales européennes, qui ne pèsent pas sur les cimentiers hors d'Europe. Les produits importés ont donc un coût de revient de 10% à 20% inférieur au ciment français. C'est pourquoi importer la matière première du ciment, le clinker, pour uniquement la broyer au lieu de la produire en France est rentable. Il existe en France une dizaine de projets pour des stations de broyage. FTB/ACT/