(AOF / Funds) - "Si la victoire de Barack Obama ne permet pas de répondre à toutes les interrogations de 2013, elle permet cependant de clarifier au moins 2 points décisifs pour les prochains mois" estime Nicolas Forest, Responsable de la Stratégie Taux de Dexia Asset Management, dans un commentaire intitulé "Obama : un soutien aux bons du Trésor". En premier lieu la question budgétaire sera au coeur des préoccupations. Le célèbre "fiscal-cliff" qui représente la fin programmée de toute une série de mesures budgétaires prises lors de la récession par les précédentes administrations. Dans le scénario d'arrêt total de ces aides, le déficit américain pourrait atteindre 4% du PIB contre plus de 7% cette année. En contrepartie, le CBO, ou Budget du Congrès américain, estime que la croissance réelle en 2013 pourrait être négative de 0,5% et que le taux de chômage pourrait repartir à la hausse vers les 9%. Alors que Mitt Romney d'inspiration libérale souhaitait reporter ce fiscal cliff, Barack Obama en revanche a laissé entendre qu'il préconisait de ne pas maintenir les baisses d'impôt pour les deux tranches les plus élevées. Malgré un Sénat démocrate, la Chambre des Représentants sera encore de majorité républicaine et Barack Obama devra donc trouver un compromis pour la réduction du déficit et l'ampleur du fiscal cliff. Le second grand axe qui émerge concerne la question monétaire. Alors que le mandat de Ben Bernanke se termine en janvier 2014, la réélection de Barack Obama est un soutien implicite à la politique actuelle et elle confortera sûrement la FED à maintenir des taux bas aussi longtemps que nécessaire (pour l'instant jusqu'en 2015). Elle rend aussi plus probable la continuité de la politique actuelle avec soit la reconduction de Ben Bernanke en 2014, soit la nomination du Janet Yellen. Ce statu quo monétaire sera un élément supplémentaire de soutien aux bons d'Etat. Pour Dexia, la réélection de Barack Obama est donc positive pour les obligations. En assurant une continuité monétaire tout en affichant la volonté de réduire la dette, elle valide l'analyse de long terme qui anticipe des taux longs encore bas. AUT/MAF