PAGESJAUNES bondit de plus de 10% après l'annonce de son refinancement

13/11/2012 - 09:32 - Option Finance

(AOF) - Attendu depuis des mois, le refinancement de la dette de PagesJaunes a été annoncé ce matin. Résultat, l'action du spécialiste de la communication locale s'envole de 10,73% à 1,507 euro. PagesJaunes a obtenu la prorogation à septembre 2015 de la maturité de ses dettes arrivant à échéance en novembre 2013 en contrepartie du remboursement d'environ 680 millions de créances, dont 419 millions avec effet immédiat et 260 millions d'ici avril 2015. L'an dernier, PagesJaunes avait refinancé 70% de ses dettes mais butait sur une dernière tranche de 638 millions et une ligne de crédit renouvelable de 300 millions. Finalement, entre 91 et 92% des créanciers de PagesJaunes ont accepté de participer au refinancement du groupe, au-delà du seuil de 90% qui avait été fixé. En parallèle à cette annonce, PagesJaunes a publié ses résultats neuf mois. Le groupe a réalisé entre janvier et septembre un bénéfice net en repli de 14,4% à 139 millions d'euros. Le résultat d'exploitation a baissé de 7,9% à 322,8 millions. La marge brute opérationnelle s'est élevée à 361,8 millions, en baisse de 5%. Le taux de marge brute opérationnelle est ressorti à 45,2% contre 46,5% sur les neuf premiers mois de l'exercice 2011. Cette baisse est liée à l'investissement commercial dans les activités de PagesJaunes et des filiales. Le chiffre d'affaires s'est replié de 2,4% à 799,9 millions. Le chiffre d'affaires Internet, au coeur de la stratégie du groupe, a représenté 57,9% du chiffre d'affaires global contre 51,7% un an plus tôt. PagesJaunes a aussi confirmé ses objectifs annuels. Pour 2012, le groupe continue de tabler sur une décroissance du chiffre d'affaires attendue entre -1% et -3%, une accélération de la croissance des activités Internet qui représenteront près de 60% du chiffre d'affaires global en 2012 et une marge brute opérationnelle entre 470 et 485 millions d'euros.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points faibles de la valeur

- Décroissance structurelle du papier n'arrivant pas à être compensée par les relais de croissance numériques (Internet fixe et mobile) ; - Sensibilité à la détérioration du marché publicitaire français ; - Très forte concurrence dans le numérique, notamment de la part des moteurs de recherche ; - Faible rentabilité du segment numérique ; - Situation financière toujours préoccupante ; - Suspension du dividende pour alléger la dette : perte du statut de " valeur de rendement " ; - Situation préoccupante de la holding de contrôle, Médiannuaire (54,7% du capital) ; - Titre " non-investissable " pour de nombreux investisseurs en raison de la faiblesse du flottant et du profil de risque ; - Risque d'augmentation de capital (effet potentiellement très dilutif au niveau de cours actuels).

Comment suivre la valeur

- Très loin de son cours d'introduction en juillet 2004 à 14,10 euros pour les particuliers ; - Catalyseur boursier : accord avec les banques sur le refinancement de la dette du groupe ; - A suivre également les négociations de Mediannuaire pour restructurer sa dette ; - Cible potentielle en raison de sa stratégie numérique et son positionnement local.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Les perspectives sont mauvaises pour les recettes publicitaires des médias cette année, alors que 2011 marquait une rupture. D'après les données de la Direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC), le chiffre d'affaires de la presse nationale d'information générale avait progressé de 1,9% l'an passé et celui de la presse quotidienne nationale de 2,7%, alors qu'il était en baisse continue depuis 2007. Les recettes publicitaires des quotidiens nationaux, qui reculaient depuis 2005, avaient augmenté de 1,9%. Selon une étude publiée par Havas Media, la presse écrite devrait affronter une baisse de 5,9% de ses recettes publicitaires au troisième trimestre 2012. En revanche le numérique pourrait voir ses recettes publicitaires s'accroître de 8,6% sur ce même trimestre. Pour affronter un contexte peu porteur, de grands titres, comme " Le Parisien ", " Les Echos " ou " Le Monde ", lancent des suppléments. En attirant de nouveaux annonceurs cette stratégie peut s'avérer très fructueuse. FTB/ACT/