Analyse clôture AOF France / Europe - Recul des marchés, perspectives moroses

15/11/2012 - 17:57 - Option Finance

(AOF) - Les Bourses européennes ont consolidé sous l'effet de perspectives économiques moroses après l'entrée en récession de la zone euro pour la deuxième fois en trois ans et le bond des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis. Au cours du troisième trimestre 2012, le PIB de l'Europe des 17 s'est contracté de 0,1% après un repli de 0,2% au deuxième trimestre, selon les estimations rapides publiées par Eurostat. Le CAC 40 a clôturé en repli de 0,52% à 3382,4 points et le Foostie Eurotop 100 a reculé de 0,85% à 2 219,43 points. Ahold (-2,6% à 9,37 euros) a publié des résultats trimestriels inférieurs aux attentes et dévoilé des prévisions prudentes. A l'instar du reste de ses concurrents du secteur de la grande distribution, le géant néerlandais, fortement présent aux Etats-Unis, est pénalisé par la faiblesse de la consommation des ménages. Au troisième trimestre, le distributeur a réalisé un bénéfice net en repli de 45,9% à 139 millions d'euros en raison d'une charge de 90 millions liée aux difficultés de sa filiale scandinave à 60%, ICA. Les analystes interrogés par Thomson Reuters tablaient sur 153 millions. Bouygues (-0,31% à 17,75 euros) a effacé ses gains malgré la publication de résultats trimestriels supérieurs aux attentes du marché et la révision à hausse de l'objectif de chiffre d'affaires annuel du groupe de médias de construction. Bouygues a dégagé un résultat net part du groupe au titre du troisième trimestre de 286 millions d'euros, en baisse de 29%, et un résultat opérationnel courant de 478 millions d'euros, en repli de 18%. Les analystes tablaient sur respectivement 280 et 408 millions d'euros. Le dernier entrant de la téléphonie mobile semble avoir réussi son pari. Iliad (+0,08% à 123,9 euros) maison mère de Free Mobile a publié un chiffre d'affaires trimestriel qui a dépassé les attentes du marché. Au troisième trimestre, les ventes du groupe de Xavier Niel sont en hausse de 52,6% à 819 millions d'euros contre 805 millions attendus. Pour la seule activité mobile, lancée le 10 janvier dernier, le groupe a généré 238 millions d'euros de chiffre d'affaires contre 228 attendus.

Les chiffres macroéconomiques

Au troisième trimestre 2012, le PIB français a progressé de 0,2 % après un recul de 0,1% au deuxième trimestre, révèle l'Insee. Les économistes attendaient une croissance nulle. Après cinq trimestres de quasi-stagnation, la production de biens et services augmente à nouveau (+0,4 %). La dépense de consommation des ménages augmente de 0,3 % après un recul de 0,2 % au deuxième. Les dépenses alimentaires progressent à nouveau (+0,7 % après -1,2 %), ainsi que les achats de vêtements (+3,9 % après -5,9 %). Au cours du troisième trimestre 2012, le PIB de la zone euro a baissé de 0,1% par rapport au trimestre précédent, selon les estimations rapides publiées par Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne. Le consensus tablait sur une baisse de 0,2%. Au cours du deuxième trimestre 2012, l'économie de la zone euro s'était contractée de 0,2%. En comparaison avec le même trimestre de l'année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une baisse de 0,6% dans la zone euro contre -0,4% au trimestre précédent et un consensus de place à -0,7%. Les inscriptions au chômage hebdomadaires aux Etats-Unis ont affiché une forte hausse lors de la semaine au 10 novembre, à 439.000 contre 361.000 (révisé) la semaine précédente et 375.000 attendu. Les prix à la consommation ont progressé de 0,1% en octobre en version ajustée en ligne avec le consensus. Hors alimentation et énergie, les prix à la consommation ont gagné 0,2%. En variation annuelle, les prix à la consommation ont augmenté de 2,2% au mois d'octobre, dépassant le consensus qui donnait +2,1%. Hors alimentation et énergie, la hausse est moindre à +2%. L'activité manufacturière dans l'Etat de New York continuait de se détériorer au mois de novembre mais à un rythme inférieur à celui qu'anticipé. Selon les données de la Réserve fédérale de New York, l'indice "Empire State" a été annoncé à -5,22 contre -6,16 en octobre et -6,70 attendu. L'activité dans le secteur manufacturier dans la région de Philadelphie s'est fortement dégradée au mois de novembre. L'indice Philly Fed qui la caractérise est ressorti à -10,7 après +5,7 en octobre. Les économistes attendaient +2,0. A 17h45, l'euro cote 1,2784 face au dollar.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires. PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée. Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC). D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation "core". La Fed privilégie l'indice PCE "core" qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index)  : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois. FTB/MAF/5