SCHNEIDER ELECTRIC : prudent sur l'Europe

23/11/2012 - 16:40 - Option Finance

(AOF) - Schneider Electric ne mise pas beaucoup sur l'Europe. En effet, le numéro un mondial des équipements électriques basse et moyenne tension a déclaré qu'il adoptait une vision prudente sur l'Europe de l'Ouest pour les années qui viennent, selon les propos recueillis par Reuters à l'occasion du salon Actionaria qui se tient vendredi et samedi à Paris. Emmanuel Babeau, directeur financier du groupe "pense qu'il faudra du temps pour que la région arrive à gérer les déséquilibres et les niveaux de dette actuels". Le ralentissement économique que connait à l'heure actuelle le Vieux Continent a lourdement pénalisé Schneider qui avait annoncé une baisse organique de 8% dans l'Europe de l'Ouest au troisième trimestre. Le groupe a même été contraint de réviser à la baisse son objectif de croissance organique annuelle, attendu désormais au mieux stable voire légèrement négatif contre une légère progression prévue auparavant. Cependant Schneider Electric est résolument une entreprise tournée vers l'international. Alors qu'en 1999 le groupe réalisait plus de 50% de son chiffre d'affaires en Europe, cette région du monde ne représentait que 32% de ses ventes en 2011. En moins d'une décennie, le groupe industriel a basculé vers les pays émergents, la Chine représentant désormais le deuxième marché du groupe après les Etats-Unis et avant la France. Cette orientation géographique est très stratégique et Emmanuel Babeau est positif sur la croissance de la région d'Asie. Il estime d'ailleurs que l'activité des secteurs de l'industrie et de la construction en Chine devrait accélérer en 2013 après avoir connu un ralentissement cette année.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Environnement concurrentiel moins fort dans la basse et moyenne tension ; - Positionné sur des marchés diversifiés aux cycles différents ; - Nette réduction de l'exposition au secteur ultra cyclique du bâtiment ; - Innovation produit au coeur de la stratégie ; - Solides positions dans les pays émergents (39% du CA, dont 15% en Chine) et l'une des plus faibles expositions à l'Europe au sein du secteur ; - Situation financière saine.

Les points faibles de la valeur

- Faible visibilité structurelle sur les perspectives de croissance en raison d'un cycle d'activité court ; - Marchés de la construction (environ 40% du CA), notamment non résidentiel (2/3 de l'exposition) toujours en berne en Europe et aux Etats Unis ; - Profil de rentabilité détérioré à court terme par les acquisitions dans les zones émergentes ; - Inquiétudes sur un ralentissement du marché de la construction en Chine et l'éventuel éclatement de la bulle spéculative ; - Secteur de la gestion de l'énergie peu connu du grand public : métiers difficiles à appréhender pour les investisseurs.

Comment suivre la valeur

- Forte sensibilité à l'évolution du marché immobilier, notamment européen et américain ; - Dépendance aux variations de change ; - A suivre : le nouveau plan stratégique " Connect " ; - A suivre : la politique d'acquisitions ciblées afin de consolider un marché fragmenté.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Selon le Symop (Syndicat des machines et technologies de production) le marché français des machines-outils devrait être stable en 2012, après le rattrapage effectué en 2010 et 2011. Dans un environnement économique très dégradé, l'attentisme des entreprises est bien marqué et il s'accompagne d'un allongement des délais des décisions d'investissement. Plus généralement, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a révisé à la baisse, d'un point de pourcentage, la progression des investissements industriels pour l'année 2012. Toutefois l'Institut anticipe toujours un "dynamisme" cette année, avec une hausse de 5% par rapport à l'année dernière. Les chefs d'entreprise du secteur des matériels de transport prévoient une forte progression de leurs investissements (+18%) notamment grâce à un redémarrage marqué des dépenses d'équipements dans le secteur automobile. FTB/ACT/