Costumes, manteaux, chaussures... Gérard Sené est sans doute une institution dans l'univers de la mode masculine de luxe. Sur le plateau de Sicavonline, il présente sa marque et les principes qui l'animent.
Dans l'univers de la mode, Gérard Sené martèle sa différence. Ce créateur de prêt-à-porter pour hommes, qui habille les chanteurs Johnny Hallyday et Eddy Mitchell parmi une pléiade d'artistes, revendique en effet sa marque éponyme comme la dernière institution du luxe. A ce titre, « l'esthétisme, la recherche de matériaux nobles, le soin apportée à la fabrication et aux lignes » constituent les règles d'or de Gérard Sené, à l'inverse selon lui des grands groupes qui n'ont plus de luxe que l'apparence. Ces règles sont inspirées par le cinéma et le rock and roll américains des années 1950, une passion du créateur. « La multi-culture américaine a apporté du confort, de la souplesse et de la légèreté dans les matériaux, et a généré une création hors normes », estime Gérard Sené, fasciné par les légendes d'Hollywood comme Cary Grant ou John Cassavetes et par les pionniers du rock comme Elvis Presley ou Buddy Holly.
Un principe traditionnel du commerce guide également Gérard Sené. « Le client est roi : il décide de lui-même [...] ce qui lui convient le mieux », affirme-t-il. Ce précepte vaut pour « le prêt-à porter, pour lequel les clients peuvent avoir des exigences et un service qui suive », souligne le créateur. Gérard Sené ne s'est pas contenté de son succès dans l'habillement. En complément aux vêtements, il crée depuis 1989 des chaussures masculines. La particularité de ces produits : des formes très effilées, selon le créateur, qui se targue d'une fabrication avec les meilleurs cuirs par un atelier d'une dizaine de salariés. Car bien qu'indépendant, Gérard Sené est fourni par des ateliers reconnus. Ses créations novatrices séduisent ces entreprises habituées à produire en masse pour les géants du luxe. « Je commande des petites séries, des pièces uniques. Je suis un sourire, un rayon de soleil pour les industriels », affirme-t-il.
S'il ne lésine pas sur la qualité, Gérard Sené se targue d'offrir ses produits à des prix inférieurs à ceux des grandes marques. « Le surcoût provient de l'emplacement et de la décoration. Les financiers qui ont investi dans ces entreprises veulent des retours sur investissement importants. Quant à moi, je ne me sentirais pas la foi de faire payer à mon client ce que je lui donne pas », dit-il. D'ailleurs, Gérard Sené n'a pas suivi la stratégie d'implantation internationale des grands groupes. Certes, ses créations sont distribuées dans plusieurs prestigieuses boutiques de mode au Japon. Mais, jaloux de la qualité de ses produits, il préfère concentrer les ventes en France, sans exclure une plus forte internationalisation dans le futur, en cas de rencontre humaine déterminante. Concernant l'avenir, justement, Gérard Sené pourrait diriger son entreprise jusqu'à sa mort. « Si j'arrive à tenir jusqu'à l'âge de Pierre Cardin ou de Giorgio Armani, j'aurais une satisfaction personnelle très importante », explique le créateur enthousiaste, qui assure avoir déjà organisé sa société pour les dix années suivant son départ.
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