Secteur bancaire : réforme moins ambitieuse que prévu (presse)

29/11/2012 - 08:34 - Option Finance

(AOF) - Le gouvernement français entend imposer aux banques qu'elles isolent leurs activités pour compte propre et qu'elles mettent fin à des pratiques jugées trop risquées, tout en prenant soin de préserver le modèle de "banque universelle" cher aux établissements tricolores, révèle ce matin Reuters. L'avant-projet de loi "portant réforme bancaire et financière", que l'agence de presse a pu consulter mercredi, concernera les banques ainsi que les entreprises d'investissement et les compagnies financières. Courtiers, assureurs ou spécialistes du crédit à la consommation devront également s'y conformer. En dépit de l'opposition répétée des banquiers français, un projet de loi définitif devrait être présenté en conseil des ministres le 19 décembre avant un examen par le Parlement début janvier, indique Reuters. Selon l'agence de presse, les préconisations du texte sont moins contraignantes que celles figurant dans le rapport Liikanen, qui milite pour une séparation complète des activités de dépôt des activités spéculatives des banques. Encore inappliqué, ce rapport sert cependant de cadre à la réflexion en cours en Europe, ajoute Reuters. La future législation devrait aussi être moins exigeante que celle qui prévaut aux Etats-Unis (Volker Rule) et en Grande-Bretagne (réforme Vickers).

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points faibles de la valeur

- Valeur très volatile en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier en raison de la crise de la dette souveraine et des craintes sur le secteur bancaire en général ; - Effort d'adaptation, en termes de réduction de la taille des bilans et de moindre dépendance aux marchés de capitaux (deleveraging), très brutal pour les banques ; - Débat sur le rôle du modèle de la banque universelle dans la crise actuelle ; - Environnement de taux bas pénalisant pour les activités de banque de détail, plus précisément les marges sur dépôts ; - Présence faible dans les pays émergents.

Comment suivre la valeur

- Titre " value " comme l'ensemble des valeurs bancaires depuis les effets de la crise financière ; - Valeur qui évolue, comme l'ensemble des valeurs bancaires, en fonction du risque souverain et non plus de ses fondamentaux ; - Valeur souvent considérée par les gérants et analystes comme " best in class " dans son secteur ; - Continuer à suivre la politique désormais très volontariste de la BCE, sous la présidence de Mario Draghi, avec ses effets positifs sur le secteur bancaire en Bourse ; - Titre influencé, dans un contexte économique et financier " normal ", par : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui auront un impact sur les performances de la banque de détail ; - Ratio clé à suivre : le retour sur fonds propres (ROE), mesure de la rentabilité des banques ; - A surveiller la mise en place du dispositif "de Bâle III" avec l'obligation pour les banques d'augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

A l'issue du sommet européen fin juin, les dirigeants se sont entendus sur la mise en place dans la zone euro d'une Union bancaire qui puisse prévenir efficacement les dérives et les crises. Ce superviseur européen des banques sera placé sous l'égide de la Banque centrale européenne (BCE). Cette dernière pourra intervenir lorsqu'un problème surviendra au sein d'une banque. Le nouvel organe de régulation pourrait sauver les banques en difficulté et même en éliminer certaines. Il pourrait avoir à contrôler bien plus que les vingt-cinq plus grandes banques de la zone euro. En Allemagne des réseaux de taille intermédiaire comme les caisses d'épargne et les établissements coopératifs pourraient être également concernés. Néanmoins ceci fait débat car les dirigeants allemands souhaitent maintenir ces établissements sous l'autorité des instances nationales. FTB/ACT/