EDF : la facture de Flamanville augmente de 2 milliards d'euros

03/12/2012 - 18:33 - Option Finance

(AOF) - EDF est en mesure d'établir que le coût de construction de l'EPR de Flamanville augmente de 2 milliards d'euros, la production des premiers KWh étant toujours prévue en 2016. Depuis la révision en juillet 2011 du coût du projet évalué alors à 6 milliards d'euros, des étapes importantes ont été franchies sur l'EPR de Flamanville avec la réalisation de 93% du génie civil et 36% des montages électromécaniques ainsi que la mise en eau du canal d'amenée de la station de pompage début novembre 2012. Première centrale nucléaire construite en France depuis 15 ans, l'EPR est également le premier réacteur de génération 3. Au-delà de cet effet " tête de série ", certains facteurs viennent peser sur le coût complet de construction de l'EPR à Flamanville. Ont ainsi été pris en compte l'évolution du design de la chaudière, les études d'ingénierie supplémentaires, l'intégration des nouvelles exigences réglementaires, ainsi que les enseignements Post-Fukushima. L'actualisation du coût porte également sur des dépenses supplémentaires liées à des aléas industriels, comme le remplacement des 45 consoles et ses conséquences sur l'aménagement du planning des travaux ainsi que l'impact financier de l'allongement des délais de construction.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Stratégie du " mix génération " renforcée avec l'acquisition du solde du capital d'EDF EN, sa filiale spécialisée dans les énergies renouvelables ; - Réduction de l'endettement : marges de manoeuvre pour la croissance externe ; - Politique de distribution des dividendes généreuse.

Les points faibles de la valeur

- Faible visibilité en raison de la dimension " politique " de la valeur : intervention de l'Etat, notamment sur la hausse des tarifs de l'électricité, débat sur la sûreté nucléaire ; - Faible visibilité sur les conséquences des " stress tests " réalisés sur le parc nucléaire du groupe et plus généralement sur le niveau des investissements nécessaires (hausse des dépenses de maintenance, durée de vie des centrales, fermeture de certains sites...) ; - Incertitude majeure sur la future formule de l'ARENH (accès régulé à l'électricité nucléaire historique) ; - Cours très éloigné du cours d'introduction de 32 euros en 2005.

Comment suivre la valeur

- Secteur des " utilities " (producteurs d'eau, de gaz et d'électricité), traditionnellement considéré comme défensif ; - Prix de l'électricité administrés en France et fixés par l'Etat ; - Corrélation positive entre la hausse des tarifs et le cours de Bourse ; - Activité encadrée par la loi NOME (libre concurrence entre tous les acteurs du marché et revente du quart de la production d'électricité nucléaire d'EDF à ses concurrents). Prix de revente fixé par décret ministériel ; - A surveiller, l'évolution réglementaire en Europe ; - Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva = 1er fournisseur d'EDF ; EDF = 1er client d'Areva) et désormais difficiles en raison de désaccords sur des contrats.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

La filière des déchets est soumise à une mutation importante car les positions de Suez et Veolia sont fortement menacées. Selon une étude du groupe Xerfi, des acteurs moins importants comme Séché, Derichebourg ou Paprec sont désormais incontournables, ce qui exacerbe la concurrence du secteur. Le taux de résultat opérationnel de la filière "propreté" de Veolia est passé de 7,9% en 2007 à 3,7% en 2011. Ce taux s'élevait pour Suez Déchets Europe à 6% en 2011, contre 8,3% en 2007. L'émergence de concurrents directs n'est pas le seul facteur expliquant cette tendance. Il faut également ajouter la baisse du volume de déchets industriels et ménagers ces dernières années et l'augmentation des coûts de production. Cette dernière est provoquée par la hausse des prix du carburant et la revalorisation du SMIC. FTB/ACT/