EADS nouveau pacte d'actionnaires bientôt défini

04/12/2012 - 17:31 - Option Finance

(AOF) - Les détails sur la structure actionnariale d'EADS pourraient être connus dès ce soir selon La Tribune. Après avoir figuré en tête du CAC 40, soutenu par cette information de presse, le titre du géant aéronautique européen a finalement terminé en hausse de seulement 0,25% à 26,51 euros, signe de la prudence des investisseurs dans ce dossier. Le titre a perdu près de 9% depuis l'annonce de son projet de fusion avec le britannique BAE Systems en septembre dernier, avorté il y a deux mois. Le nouveau pacte d'actionnaire a pour ambition de diminuer le poids des Etats dans les décisions opérationnelles du groupe. Ainsi, la France et l'Allemagne devraient disposer de 12% du capital d'EADS tandis que l'Espagne en détiendra entre 4 et 5%. Ces trois Etats ne possèderont pas plus de 30% du capital dans le nouveau pacte. Désireux de se désengager du groupe, Daimler et Lagardère ne seront pas inclus dans cette nouvelle organisation. Sur ce point, Aurel BGC souligne que les différentes parties prenantes devront régler le risque d'un afflux de papier en 2013 avec les cessions à venir des parts de Daimler et Lagardère. Jusqu'à aujourd'hui chaque membre du couple franco-allemand dispose de 22,5% des droits de vote à la suite de la signature en 2000 d'un pacte d'actionnaires qui vise à respecter la parité de chaque côté du Rhin. Dans le détail, la France détient 15% d'EADS, le groupe de médias français Lagardère : 7,5%, et le constructeur automobile allemand Daimler : 22,5%. Après l'annonce officielle tant attendue de ce soir, l'assemblée générale d'EADS prévue en mai 2013, se prononcera sur ce nouveau pacte d'actionnaires.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Forte implantations dans les pays émergents (environ 50% de l'activité) et auprès de leurs compagnies aériennes ; - Succès commercial de l'A380 ; - Trésorerie importante alimentée par les avances sur commandes ; - Retour de la distribution de dividendes.

Les points faibles de la valeur

- Visibilité et dynamique boursière brouillées par l'ouverture de négocations en vue d'un projet de fusion avec le britannique BAE dans la Défense (opération jugée défensive, forts risques d'intégration, dilution de la dynamique d'Airbus dans le nouvel ensemble, risque de détournement de programmes complexes comme A350) ; - Déficit de confiance auprès des investisseurs après une succession de difficultés pour exécuter ses grands programmes dans le passé ; - Risques persistants sur le programme A350 XWB ; - Forte exposition aux fluctuations de l'euro/dollar ; - Secteur du transport aérien pénalisé par le durcissement des conditions de crédit ; - Activités Défense exposées à des pressions supplémentaires des gouvernements dans un environnement budgétaire contraint.

Comment suivre la valeur

- Forte corrélation des résultats d'EADS à ceux d'Airbus ; - Performances étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans son chiffre d'affaires ; - Prévisions de livraisons d'avions = indicateur clé pour évaluer la santé des compagnies aériennes ; - Annonces de nouvelles commandes lors des salons aéronautiques. A suivre notamment ceux dans les pays émergents (en septembre en Chine et en novembre à Dubaï); - A suivre également le développement de la production aux Etats-Unis pour étendre la base de coûts en dollars et accroître la compétitivité par rapport à son concurrent Boeing ; - A suivre, les négociations en cours avec BAE ainsi que le tour de table d'EADS et l'évolution du Directoire (sortie très probable à terme de Daimler et Lagardère). - A surveiller également les ambitions de la Chine dans l'aviation civile.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les grands avionneurs sont optimistes pour 2012 car ni le ralentissement économique mondial, ni la crise de la dette européenne, ni les incertitudes au Moyen Orient, ne suffisent à freiner la croissance du trafic aérien . La demande en nouveaux avions reste par conséquent toujours aussi forte, même si le financement des achats d'avions plus " écologiques " comme l'A320 NEO ou le B737 Max Boeing, reste assez difficile. Boeing a revu à la hausse ses prévisions du marché aéronautique à vingt ans. Il anticipe désormais la livraison de 34.000 nouveaux avions pour 4.500 milliards de dollars (3.600 milliards d'euros) sur la période. Jusqu'à présent il prévoyait plutôt 33.500 avions pour 4.000 milliards. L'avionneur américain table sur une croissance de 5% du trafic passagers mondial par an d'ici à 2030. Ces estimations sont partagées par Airbus. FTB/ACT/