(AOF / Funds) - Dans la zone euro, trois ans après le début de la reprise, les agents privés - ceux de la périphérie en particulier - ont toujours un comportement de dépense prudent : alors qu'elle a légèrement baissé dans les pays du " centre ", la propension à épargner des agents privés est restée stable dans les pays de la périphérie, observe Dexia AM dans ses dernières perspectives économiques et financières. Dans ces derniers, la restriction budgétaire impliquait donc une amélioration parallèle des soldes courants, souligne la société de gestion. Faute d'une demande mondiale dynamique, cette amélioration n'a pu passer que par une contraction des importations et donc aussi de la demande intérieure, explique-t-elle. Dans ces pays, le niveau élevé des multiplicateurs budgétaires condamnait ainsi à l'échec toute stratégie de retour rapide à l'équilibre budgétaire. La mise en place par la BCE d'un nouveau programme d'achat de titres (OMT) à la fin de l'été a marqué bien sûr un tournant dans la gestion de la crise. Florence Pisani, économiste chez Dexia Asset Management, ajoute que : " tant que l'activité continuera de se contracter, la crise ne pourra être enrayée ". Les derniers indicateurs sont, sur ce point, peu rassurants : la détérioration du marché du travail pèse sur la consommation et l'investissement productif se réduit. Seules les exportations de la zone euro vers le reste du monde restent bien orientées. " Dans ce contexte, l'activité devrait au mieux stagner en 2013. Surtout, malgré une approche légèrement plus souple du rééquilibrage des finances publiques, le risque que certains grands pays de la zone (l'Italie et même la France) tombent à leur tour dans le " piège de l'austérité " ne peut être écarté " conclut Florence Pisani. AUT/MAF