SOLVAY va réduire ses capacités de production en Europe du Sud

18/12/2012 - 08:47 - Option Finance

(AOF) - Solvay lance un projet visant à réduire sa capacité de production de carbonate de soude en Europe du Sud et dans le bassin méditerranéen. Dans cette région, le groupe belge de chimie affirme faire face à une surcapacité structurelle liée à une faible demande. De plus, le groupe indique être soumis à une forte pression concurrentielle due à l'apparition d'un concurrent produisant du carbonate de soude naturel. Solvay sera en mesure d'annoncer un plan d'actions spécifique vers la mi-2013. En Europe, Solvay précise qu'il continuera à renforcer la compétitivité de ses usines de carbonate de soude synthétique en capitalisant sur l'excellence opérationnelle, l'efficacité énergétique et la maintenance. Le groupe mettra en particulier l'accent sur ses usines de carbonate de soude synthétique de classe mondiale et le renforcement de ses positions dans le bicarbonate de soude. En revanche, aux Etats-Unis (Green River, Wyoming) où Solvay possède les actifs industriels sur base de minerai naturel (trona) les plus compétitifs, le groupe compte augmenter sa capacité de production de 12% environ, grâce à des actions d'excellence opérationnelle avec un montant d'investissements limité. Cela permettra à Solvay d'accompagner la croissance dans la région, en Amérique du Sud notamment. "Nous devons prendre en compte le contexte macro-économique de chaque région du monde et nous adapter en conséquence. En tant qu'acteur majeur du marché, nous sommes déterminés à ajuster notre offre et notre outil de production à la demande, en particulier en Europe du Sud et dans le bassin méditerranéen", a expliqué Pascal Juéry, récemment nommé président de la nouvelle Global Business Unit Essential Chemicals de Solvay. Le carbonate de soude est un produit minéral principalement utilisé dans la fabrication du verre, de détergents et d'applications environnementales. Solvay possède neuf usines de production de carbonate de soude dans huit pays (Allemagne, Bulgarie, Egypte, Espagne, Etats-Unis, France, Italie, et Portugal).

AOF - EN SAVOIR PLUS

- 90% du CA réalisé dans des activités où le groupe est parmi les trois leaders mondiaux du secteur ; - Capacité à répercuter la hausse des matières premières et du dollar sur ses prix, et donc à préserver ses marges ; - 40% du CA dans les pays émergents ; - Présence historique au Brésil (90 ans) et en Chine (30 ans) ; - Développement d'une activité de revente de crédit carbone (CER) ; - ~30% du CA inscrit dans une démarche de développement durable ; - Management reconnu pour sa qualité ; - Structure financière saine.

Les points faibles de la valeur

- Groupe belge encore peu connu des investisseurs français, notamment particuliers, malgré le rachat de Rhodia ; - Faible liquidité ; - Forte dépendance du prix des matières premières, et plus particulièrement de celui des dérivés du pétrole (benzène...) ; - Faible visibilité sur l'activité de vente de crédits carbone en raison des incertitudes sur l'allocation des quotas après la fin du protocole de Kyoto, en 2012.

Comment suivre la valeur

- Intégré au CAC 40 fin septembre 2012 mais double cotation sur Euronext Paris et Bruxelles ; - Valeur cyclique et volatile ; - Secteur en concentration : consolidation relancée par la fusion avec Rhodia.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Chimie

En considérant que le contexte demeure défavorable, l'Union des industries chimiques (UIC) a revu ses prévisions pour 2012 : elle table désormais sur une croissance en volume de la production chimique de 1% cette année au lieu de 1,8% précédemment estimé. Selon l'UIC la progression en volumes devrait se limiter à 2% l'année prochaine. Sur le premier trimestre, la production de la chimie en France a augmenté de 3,5% par rapport au dernier trimestre de 2011 mais elle est toutefois en retrait de presque 1% sur un an. Si les débouchés de l'industrie chimique dans certains secteurs comme l'automobile et la construction sont globalement peu porteurs, d'autres marchés (notamment l'aéronautique, l'emballage et l'agroalimentaire) devraient soutenir la croissance. La chimie française devrait également compter sur la demande en provenance des Etats-Unis, du Japon et des pays émergents. Les exportations seraient favorisées par la dépréciation de l'euro par rapport aux autres devises.

Pharmacie - Santé

Les acquisitions se multiplient dans le secteur. Après des mois de négociations, GSK a annoncé le rachat de Human Genome Sciences, la biotech américaine, pour 3 milliards de dollars (3,6 milliards dette incluse). Cette opération devrait avoir un impact positif sur le bénéfice courant du groupe britannique à partir de l'an prochain. Elle lui donne surtout la totalité des droits sur le Benlysta, médicament contre une maladie de peau, et sur deux autres traitements en cours de développement contre le diabète et les affections cardiaques. La reprise de Human Genome Sciences fait suite à une série d'acquisitions lancée par des grands laboratoires, dont la plupart sont affectés par la perte des brevets protégeant leurs médicaments vedettes. Bristol-Myers Squibb (BMS) vient d'acquérir le spécialiste des traitements du diabète Amylin, en partageant le prix d'achat, 7 milliards de dollars, avec AstraZeneca. En 2011, Sanofi avait acquis Genzyme pour près de 20 milliards de dollars. FTB/ACT/