ADP revoit en baisse ses objectifs 2015

21/12/2012 - 08:51 - Option Finance

(AOF) - L'évolution du trafic et des perspectives économiques constatée depuis l'été 2012 a conduit Aéroports de Paris à ajuster à la baisse son hypothèse de trafic et ses objectifs 2015, tels qu'ils avaient été initialement arrêtés début 2010 au moment de la préparation du deuxième contrat de régulation économique. L'exploitant d'aéroports anticipe désormais une croissance annuelle moyenne du trafic passager comprise entre 1,9 % et 2,9 % entre 2010 et 2015, contre 3,2 % précédemment. L'Ebitda 2015 est désormais attendu en hausse de 25% à 35% par rapport à 2009 contre une hausse de 40 % précédemment. Le ROCE du périmètre régulé devrait désormais se situer entre 3,8 % et 4,3 % en 2015, contre une fourchette comprise entre 4,5 % et 5,0 % auparavant Dans ce contexte, Aéroports de Paris a engagé un plan d'économies visant à limiter à 3 % en moyenne par an la progression maximum des charges courantes de la maison mère entre 2012 et 2015. Les effectifs de la maison mère devraient ainsi baisser de 7 % au total sur la période 2010-2015. En revanche, l'objectif de chiffre d'affaires par passager des boutiques en zone réservée de 19 euros en 2015 est maintenu, de même que celui d'un développement immobilier de 320 000 à 360 000 mètres carrés entre 2011 et 2015. De même, les objectifs 2012 ont été confirmés. L'exploitant d'aéroports vise une croissance modérée du chiffre d'affaires et de l'Ebitda et anticipe, pour 2013 une stabilité du trafic par rapport à 2012. Par ailleurs, les tarifs des redevances devraient augmenter de 3% au 1er avril 2013.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

EBITDA : L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'EBE français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions. ROE (Return on Equity) : Le ROE (pour Return On Equity) mesure la rentabilité des capitaux employés d'une société. En d'autres termes, il quantifie le montant des bénéfices réalisés pour un euro investi en capital. Ce ratio s'obtient par le rapport du résultat net sur les capitaux propres. La plupart du temps, on enlève du ROE tous les éléments exceptionnels type amortissement des survaleurs. - Le gros des investissements sur Roissy déjà réalisé ; - Partenariats importants avec Air France-KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex, Schiphol Group (Aéroport d'Amsterdam) et La Poste pour le fret ; - Très forte redistribution des résultats sous forme de dividendes.

Les points faibles de la valeur

- Forte dépendance du trafic aérien à la conjoncture économique (actuellement défavorable), aux grèves, aux intempéries ou phénomènes naturels ; - Environnement réglementaire jugé de plus en plus contraignant par les analystes ; - Incertitudes sur le 3ème aéroport d'Istanbul qui viendrait concurrencer celui de TAV (détenu à 38% par ADP) ; - Possibilité de contentieux avec les compagnies aériennes.

Comment suivre la valeur

- Statut défensif dans le secteur cyclique des transports ; - Valeur de rendement ; - Très forte corrélation au PIB français ; - Possible évolution de l'actionnariat à terme avec l'Etat comme premier actionnaire (52,5% du capital) ; - Activité dépendant de la santé financière des compagnies aériennes ; - A suivre l'évolution du cadre réglementaire et renégociation annuelle des tarifs avec l'Etat.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'Association Internationale des Transports Aériens (Iata) table pour cette année sur un profit cumulé de 4,1 milliards de dollars (5 fois moins qu'en 2010) pour les compagnies aériennes dans le monde. Parmi elle, les compagnies nord-américaines devraient enregistrer un profit de 1,9 milliard de dollars. De même les compagnies d'Asie-Pacifique devraient engranger des profits de 2,3 milliards de dollars. En revanche les compagnies européennes devraient afficher des pertes de 1,2 milliard de dollars. L'Iata a multiplié par deux ses estimations de pertes depuis mars. Cette tendance souligne l'essoufflement du modèle des compagnies européennes traditionnelles (Legacy). Pour l'année prochaine l'Iata estime que la progression des bénéfices au niveau mondial devrait quasiment doubler par rapport à 2012, à 7,5 milliards de dollars. FTB/ACT/