EDF avait l'accord du gouvernement pour signer avec la Chine dans le nucléaire

27/12/2012 - 08:58 - Option Finance

(AOF) - EDF a reçu l'accord du gouvernement pour signer un partenariat nucléaire avec le chinois China Guangdong Nuclear Power Company (CGNPC) et Areva fin 2012, affirme le directeur de la production d'EDF Hervé Machenaud dans un entretien publié jeudi au Parisien-Aujourd'hui en France et repris par les agences de presse. Le champion français de l'électricité réagit à un article du Canard Enchaîné d'hier indiquant que l'Inspection générale des Finances avait ouvert une enquête sur les conditions dans lesquelles le PDG d'EDF Henri Proglio avait signé en novembre 2011 un premier projet d'accord cadre. Selon la presse, l'enquête de l'IGF s'intéressait sur les transferts de technologies accordés par EDF à la Chine dans le cadre de ce premier accord-cadre et qui n'associait pas Areva. EDF et CGNPC envisageaient la construction de centrales nucléaires équipées d'un nouveau réacteur, concurrent de l'EPR. En avril, le Nouvel Observateur avait dévoilé des extraits de ce projet d'accord laissant étendre qu'Henri Proglio était prêt à livrer des secrets du parc nucléaire français aux Chinois, dans l'espoir de s'allier les seuls électriciens du monde qui continuent à construire des réacteurs, rappelle ce matin Reuters. Cet premier projet a été finalement bloqué par le gouvernement qui souhaitait intégrer Areva dans le processus. Résultat, un second projet, supposé permettre le développement d'un nouveau réacteur de 1 000 mégawatts, commun aux trois signataires, dont Areva, a été signé fin 2012 "avec l'accord explicite du gouvernement", selon Hervé Machenaud. "Cet accord a été signé en marge d'une grande réunion du G8. C'est seulement à la suite du Comité de politique nucléaire (CPN) de fin septembre que nous avons eu l'accord explicite du gouvernement", a-t-il déclaré. Le directeur de la production d'EDF a aussi affirmé que les craintes suscitées par le second accord en matière de transferts de technologies étaient "infondées". Selon lui, "le nucléaire français a tout intérêt à ce que les ingénieurs du monde entier viennent dans nos centrales". "Montrer du doigt nos partenaires chinois ne crée pas un environnement psychologique favorable", a-t-il aussi estimé. FTB/ACT/