PEUGEOT : l'Etat admet avoir aidé PSA Finance

09/01/2013 - 08:53 - Option Finance

(AOF) - Paris a fini par céder aux pressions de Bruxelles. Selon Les Echos, la France a notifié officiellement à la Commission européenne le plan de sauvetage de Banque PSA Finance (BPF), reconnaissant implicitement qu'il s'agit d'une aide d'Etat. Celui-ci devra donc être approuvé par l'exécutif européen, dont la réponse devrait tomber d'ici à deux mois. "De quoi donner des sueurs froides aux autorités françaises et aux dirigeants du groupe, qui voient le sort de la banque du constructeur automobile suspendu à la décision de Bruxelles", souligne le quotidien économique. "PSA pourrait avoir à lâcher du lest via des cessions d'actifs, ou en prenant des engagements sur certains marchés. Dans le cas le plus extrême, la Commission pourrait même demander au groupe de durcir encore son plan social, qui prévoit au bas mot 8000 suppressions de postes en France", écrit le journal. Il précise qu'un concurrent du groupe a déposé plainte auprès de Bruxelles, s'estimant victime d'une distorsion de concurrence. Fin octobre, l'Etat avait été contraint de voler au secours de BPF. Le gouvernement s'était engagé à apporter jusqu'à sept milliards d'euros de garantie publique afin de permettre à la banque de se financer dans un contexte de volatilité des marchés financiers.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points faibles de la valeur

- Succession d'erreurs stratégiques : segmentation de produits pris en tenaille entre le " low cost " et le haut de gamme et forte pression sur les prix sur le segment B, trop lente internationalisation, constructeur trop isolé ne partageant pas assez ses frais de R&D dans les moteurs et plateformes, plus de 3 milliards d'euros consacrés au rachat d'actions en un peu plus de 10 ans... - Problèmes structurels : surcapacité industrielle structurelle en Europe, des frais de R&D et de capex trop lourds en comparaison des volumes de ventes de véhicules trop faibles ; - Marché automobile européen en berne et devenu structurellement faible ; - Un des constructeurs les plus exposés au marché européen (environ 60% de volumes) ; - Risques d'exécution du plan de redressement en raison de la dégradation conjoncturelle et du caractère " politique " du dossier ; - Faible présence dans les pays émergents ; - Situation financière tendue et risque de dégradation en " junk bonds " de Banque PSA Finance limitant encore un peu plus l'accès au marché du crédit ; - Alliance avec GM jugée trop limitée mais pouvant aussi inciter les autres partenaires de PSA (BMW et Mitsubishi) à déliter leurs liens ; - Incertitude sur la gouvernance et l'unité de la famille Peugeot sur les mesures à prendre.

Comment suivre la valeur

- Valeur ultra-cyclique, dépendant directement de la conjoncture économique et du moral des ménages européens ; - A suivre le succès ou non du renouvellement de la 208 et le nouveau plan de restructuration ; - Synergies à dégager de l'alliance avec GM attendues au mieux en 2014 ; - Famille Peugeot réputée pour sa " prudence légendaire " .

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

L'Acea estime que le marché européen devrait se replier de plus de 8% en 2012, à environ 12 millions de véhicules. En France, le Comité des constructeurs français d'automobiles a revu à la baisse ses prévisions pour 2012 : les ventes de voitures particulières devraient reculer de 14% et être inférieures à 1,9 million d'unités, son plus mauvais niveau depuis quinze ans. La situation ne devrait pas s'améliorer en 2013. Dans ce contexte morose, les constructeurs s'adaptent. PSA a mis en place une série de mesures pour réduire ses coûts avec la suppression de 8000 postes en France et la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois. Opel a déjà mis plus de 11.000 salariés au chômage partiel en Allemagne, soit la moitié de ses effectifs dans le pays. FTB/ACT/