AREVA réduit ses pertes en 2012

28/02/2013 - 18:17 - Option Finance

(AOF) - Areva a publié une perte nette part du groupe de 99 millions d'euros en 2012 contre une perte de 2,503 milliards d'euros en 2011, en raison notamment de nouvelle provisions liées à l'EPR finlandais. Son résultat opérationnel publié a atteint 118 millions d'euros en 2012, contre une perte de 1,9 milliard en 2011. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) est ressorti à 1,2 milliard (+14,6%) et son chiffre d'affaires - déjà publié - à 9,3 milliards (+5,3%). Le consensus Thomson Reuters attendait en moyenne un Ebitda de 1,1 milliard. Le groupe a cependant dû enregistrer au second semestre une nouvelle provision de 100 millions d'euros au titre du réacteur EPR en construction en Finlande, qui connaît d'importants retards et surcoûts, pour un total de 400 millions en 2012 et de 3,2 milliards depuis le début du chantier. Le carnet de commandes total du groupe s'élève à 45,369 milliards d'euros au 31 décembre 2012, stable par rapport au 31 décembre 2011. Fort de ces résultats, la mise en place d'une politique de dividendes en adéquation avec le plan stratégique Action 2016 a été approuvée par le Conseil de Surveillance lors de sa séance du 28 février 2013. Ainsi, pour le dividende 2014, arrêté sur la base des comptes 2013, le taux de distribution sera déterminé dans la limite de 25 % du résultat net part du groupe. A propos de ses perspectives, le spécialiste public du nucléaire a confirmé l'ensemble de ses objectifs 2013 à savoir : une croissance organique du chiffre d'affaires de l'ordre de 3 à 6 % pour les activités nucléaires, un chiffre d'affaires d'environ 600 millions d'euros pour les activités renouvelables et un excédent brut d'exploitation supérieur à 1,1 milliard d'euros. Il estime notamment que le flux de trésorerie généré par ses activités opérationnelles (cash flow opérationnel libre) devrait être à l'équilibre en 2013. Pour la période 2015-2016, Areva se fixe comme objectifs d'atteindre une croissance organique du chiffre d'affaires de l'ordre de 5 à 8% par an pour les activités nucléaires et un chiffre d'affaires supérieur à 1,25 milliard d'euros pour les activités renouvelables à horizon 2015.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Renforcement de l'attrait du titre pour des investisseurs stratégiques avec l'accroissement du flottant depuis la cotation sous forme d'actions ordinaires (en remplacement des certificats d'investissement - CI).

Les points faibles de la valeur

- Dossier très politique (groupe détenu à 83% par le CEA et l'Etat) : source d'incertitudes considérable pour les investisseurs ; - Valeur difficile à appréhender pour les investisseurs en l'absence de comparables cotés ; - Visibilité réduite sur le dossier en raison de l'ampleur des mesures à entreprendre pour générer un free cash flow positif (post-2013), susceptible de couvrir les investissements prévus d'ici 2016 (plan de restructuration " Action 2016 ", efforts sur le BFR, cession d'actifs, nouvelles provisions...) ; - Valeur sensible au débat sur la sûreté nucléaire. Plans de relance nucléaire remis en cause dans les pays développés ; - Chantier de l'EPR pesant sur les résultats en raison d'une succession de provisions conséquentes.

Comment suivre la valeur

- Valeur de restructuration ; - Groupe exposé à des activités d'infrastructures lourdes pour lesquelles les clients ont besoin de visibilité et de stabilité pour investir ; - Activité nécessitant de très importants investissements, notamment en amont ; - A suivre l'activité Mines, récemment filialisée et dont le capital pourrait s'ouvrir à un partenaire de préférence industriel ou à un client. Seules conditions : qu'Areva garde la majorité du capital ainsi que la commercialisation pleine et entière du produit des Mines ; - Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva = 1er fournisseur d'EDF ; EDF = 1er client d'Areva) et désormais difficiles en raison de désaccords sur des contrats.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Certains analystes ne sont pas confiants pour le secteur européen des "Utilities", en particulier pour les groupes exposés aux prix de l'énergie, comme GDF Suez. De même, l'agence d'évaluation financière Fitch Ratings a indiqué que, si les entreprises de la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) bénéficiaient d'une perspective globalement stable en matière de notation pour 2013, la perspective est toutefois négative pour le secteur des services aux collectivités. Ce secteur devrait demeurer sous pression en 2013 car, au sein de l'Union européenne, les contraintes réglementaires seront renforcées. La directive sur l'efficacité énergétique va contraindre les intervenants à contribuer à la baisse de la consommation à hauteur de 1,5 % par an à compter de 2014. FTB/ACT/