MICHELIN envisage des mesures d'économies en Europe (presse)

25/03/2013 - 08:33 - Option Finance

(AOF) - Après Goodyear et Bridgestone, Michelin n'exclut pas des mesures d'économies si le marché européen ne se relève pas, révèle ce matin le journal "Les Echos". "Nous n'excluons rien, nous devons réfléchir à l'évolution du marché, voir si la situation est durable ou non" a indiqué au quotidien Florent Menegaux, directeur général de la division pneus tourisme de Michelin et membre du comité exécutif du groupe. Les syndicats sont inquiets et ont obtenu à leur demande un comité central d'entreprise extraordinaire européen, qui s'est tenu le 7 mars dernier. "Nous sommes dans une situation de surcapacité. Nous utilisons actuellement 75% de nos capacités sur l'activité tourisme en Europe, et 60% sur le poids lourds", a précisé Florent Menegaux. Qui a ajouté : "La situation est pire que lors de la crise de 2008-2009 car plus étalée dans le temps. Nous sommes sur un marché en forte décroissance depuis fin 2011. Tous les segments sont impactés".

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Politique de prix très réactive aux fluctuations des prix de matières premières et préservation des marges ; - Positionnement différenciant sur le pneu de spécialité (aéronautique, agriculture, génie civil, mines, deux roues de compétition) ; - Stratégie de montée en gamme avec le pneu " premium ", deux fois plus margés que le pneu classique ; - Politique de réduction des coûts et de gains de productivité dans les pays matures ; - Forte capacité de recherche et d'innovation : avantage stratégique dans un contexte extrêmement concurrentiel ; - Priorité mise sur les pays émergents (déjà 33% du CA) et redéploiement de sa base de production industrielle dans ces zones (32% aujourd'hui) ; - Situation financière plus solide que celle de ses concurrents.

Les points faibles de la valeur

- Pas de prime au leader en Bourse ; - Statut juridique de commandite peu apprécié par de nombreux investisseurs ; - Faible valorisation chronique liée à ce caractère non opéable et à la faible génération de cash flows en raison d'importants et réguliers investissement de capacité pour accompagner la montée en gamme ; - Faible visibilité dans l'activité poids lourds ; - Risque d'émergence de nouveaux acteurs globaux issus des pays en croissance, notamment asiatiques.

Comment suivre la valeur

- Performances de la " première monte " étroitement liées à celles du marché automobile mondial ; - Activité de remplacement sensible au taux de chômage ; - A surveiller de près : le cours du caoutchouc naturel (1/3 des achats), les noirs de carbone et les matières premières entrant dans la fabrication du caoutchouc synthétique - dérivées du pétrole (40% des achats) ; - Evolution de la gouvernance sous la pression des investisseurs anglo-saxons, peu familiers du statut de commandite.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

Les autorités ont choisi d'étendre la durée du Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA) de 2 ans, jusqu'en 2015. L'objectif est de poursuivre le renforcement des fonds propres des sous-traitants pour consolider les filières de métiers. Détenu par le FSI (Fonds stratégique d'investissement de la Caisse des dépôts et de l'Etat), Renault et PSA, le FMEA a été créé en 2009. Il peut encore investir 300 millions d'euros. 372 millions ont déjà servi à financer 29 projets qui représentent 38.000 emplois, dont 60% en France. Les grands équipementiers s'adaptent à la crise du marché européen et envisagent les marchés émergents comme leur priorité stratégique. Dans cette optique ils localisent leurs usines à proximité de leurs grands clients. Ainsi Plastic Omnium fait actuellement construire quatre nouvelles usines en Chine et une en Inde. FTB/ACT/