CNP ASSURANCES : craintes autour de sa filiale chypriote

28/03/2013 - 09:54 - Option Finance

(AOF) - CNP Assurances pourrait être fragilisé par la restructuration du secteur bancaire chypriote, a révélé Les Echos ce matin. L'assureur est présent sur l'île depuis 2008 à travers sa filiale CNP Laiki Insurance Holdings qu'il détient à hauteur de 50,1% et dont le second actionnaire, Laiki Bank, va être liquidé. Or, celle-ci représente un tiers de l'activité de CNP Laiki Insurance Holding, ce qui risque de pénaliser lourdement les ventes de l'assureur. La filiale chypriote est valorisée dans les comptes de CNP Assurances à hauteur de 170 millions d'euros, dont 80 millions de "goodwill".

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Goodwill ou survaleur : Ecart positif entre la valeur d'acquisition d'un actif et sa valeur comptable. Lors de la prise de contrôle d'une société par une autre, l'acquéreur paye en général un prix supérieur à la valeur des capitaux propres : cet écart est appelé la survaleur. Il correspond en général à des éléments immatériels, comme la marque, qu'on évalue subjectivement. - Accord de distribution jusqu'en 2021 avec le puissant réseau bancaire du Brésilien Caixa Seguros sur un marché des plus dynamiques ; - Soutien implicite de l'Etat français (1,1% du capital en direct et 40% indirectement via la CDC).

Les points faibles de la valeur

- Visibilité faible sur la croissance en France (70% du CA) ; - Marché de l'assurance-vie de plus en plus difficile en France ; - Concurrence très forte des produits d'épargne bancaires (Livrets A, LDD...) ; - Faible dynamique à moyen terme du marché de l'épargne (marchés financiers volatils, évolutions dans la fiscalité de l'épargne, maturité des contrats, accélération des départs à la retraite liés au " Papy Boom ", baisse de la consommation...); - Erosion des marges en Epargne (80% du CA) dans un contexte de taux bas et de rachats des particuliers ; - Canaux de distribution en France aujourd'hui " limités " aux réseaux de La Banque Postale et des Caisses d'Epargne (clients de plus en plus orientés vers les produits bancaires) ; - Période de transition manageriale après la gestion un peu " désordonnée " de la succession de Gilles Benoist. Changement de direction générale effectif fin septembre 2012 ; - Faible présence à l'International malgré succès au Brésil. Incertitudes sur la pérennité des accords de distribution en Europe du Sud avec Barclays ; - Pénalisé comme l'ensemble du secteur par la crise de la dette souveraine ; sujet aux flux de nouvelles sur la question ; - Interrogations sur le véritable impact des nouvelles règles Solvabilité II sur les investissements en actions ; - Pacte d'actionnaire regroupant 77% du capital : intérêt des minoritaires peu défendus.

Comment suivre la valeur

- Titre dépendant de la capacité du groupe à renouer avec la croissance en France, notamment avec les nouvelles offres ; - Revenus des assureurs fortement conditionnés par l'évolution des marchés financiers et des taux d'intérêt ; - Forte sensibilité aux tendances sur le marché de la retraite, de la santé et de l'épargne.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

Standard and Poor's a menacé d'abaissement les notes des assureurs français sur 2012/2013 du fait d'un environnement économique incertain. Selon l'agence de notation, les assureurs français sont non seulement significativement exposés aux marchés actions mais aussi à des risques de crédit croissants. S&P prévoit un recul de 11% de la collecte nette en assurance-vie en 2012 par rapport à l'an passé, après un précédent recul de 14% enregistré en 2011. Concernant l'assurance-dommage, l'agence de notation s'attend à ce que le marché progresse de la même façon que la croissance de la France, soit +0,5% en 2012 et +1% en 2013. FTB/ACT/