SOCIETE GENERALE : résultats en net repli et nouvelles économies

07/05/2013 - 08:22 - Option Finance

(AOF) - Société Générale a dévoilé des résultats en nette baisse au premier trimestre et de nouvelles réductions de coûts. La banque prévoit un plan d'économies supplémentaires de 900 millions d'euros pour porter ses réductions de coûts à 1,450 milliard d'euros sur la période 2012-2015. Ces mesures supplémentaires doivent lui permettre d'atteindre une rentabilité des capitaux propres (ROE) de 10% d'ici fin 2015. "Ce plan s'accompagnera de coûts de transformation et d'investissements de l'ordre de 600 millions d'euros sur la période", a précisé la banque. Au premier trimestre, Société Générale a enregistré une chute de 50,3% à 364 millions d'euros de son résultat net part du groupe pour un produit net bancaire de 5,09 milliards d'euros, en repli de 19,4%. Les analystes interrogés par Thomson Reuters prévoyaient en moyenne un résultat net de 674,6 millions et un produit net bancaire de 5,25 milliards d'euros. La banque a précisé que retraités de l'effet non-économique de la réévaluation de la dette liée au risque de crédit propre, des éléments non-économiques et non-récurrents, le produit net bancaire et le résultat net part du groupe s'élèvent respectivement à 6,223 milliards d'euros et 852 millions d'euros. Sur le plan de la solidité financière, la banque annonce un ratio de fonds propres durs de 8,7% en normes Bâle 3 et a confirmé son objectif d'un ratio proche de 9,5% fin 2013.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Banque universelle opérant dans la banque de détail, en France (numéro 3) et en Europe de l'est essentiellement, ainsi que dans la banque de financement ; - Recentrage sur la banque de détail et sur la banque de financement et d'investissement ; - Positions de leader sur des segments en croissance comme les dérivés actions, les produits structurés et la gestion passive ; - Amélioration des performances dans la banque d'investissement grâce au contrôle des coûts et à la division " fixed income " ; - Faible exposition à la dette souveraine des pays européens en difficulté.

Les points faibles de la valeur

- Valeur très volatile en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier en raison de la crise de la dette souveraine et des craintes sur le secteur bancaire en général ; - Effort d'adaptation, en termes de réduction de la taille des bilans et de moindre dépendance aux marchés de capitaux (deleveraging), très brutal pour les banques ; - Déception en Roumanie due à la hausse du coût du risque ; - Impact négatif des provisions sur les fonds de retraite ; - Image du groupe ternie par " l'affaire Kerviel " et les pertes divulguées en gestion d'actifs ; - Capitaux propres prudentiels tout juste conformes aux règles bientôt exigées des banques européennes : ratio de "Common Equity Tier One" de 8,9 % fin 2012 et 9 à 9,5 % attendus fin 2013, à peine au-dessus des 9 % exigés par Bâle 3 ; - Suspension du dividende.

Comment suivre la valeur

- Titre influencé, dans un contexte économique et financier " normal ", par : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires, (ii) l'état des bourses mondiales qui influe sur les activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages dont dépendent les performances de la banque de détail ; - Volatilité en liaison avec le risque souverain et les décisions des Banques centrales, la Fed américaine et la BCE européenne ; - Vers un encadrement législatif des activités dites spéculatives, très faibles (de l'ordre de 1 %) dans le produit net bancaire du groupe, ce qui entraînera probablement une filialisation de ces dernières ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France dont les revenus sont stagnants ; - Poursuite du "Plan Ambition SG 2015", qui vise à simplifier l'organisation autour des métiers coeur et à renforcer les synergies de revenus et de coûts ; - Valeur considérée comme " en retournement " par les analystes.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Moody's a maintenu la perspective négative des banques françaises compte tenu de leur trop grande dépendance vis-à-vis des marchés pour se refinancer. En considérant les charges non récurrentes, qui ont pénalisé leurs résultats l'an passé, l'agence de notation indique que la rentabilité nette de ces établissements devrait progresser cette année. Toutefois l'environnement restera très difficile, notamment en Europe. Malgré les efforts entrepris pour accroître leurs dépôts et réduire la taille de leur bilan, les banques françaises sont structurellement dépendantes des marchés. Moody's souligne également le risque pesant sur la qualité des actifs, l'exposition à l'Espagne et l'Italie représentant près de 5% du total de leurs actifs. FTB/ACT/