Analyse clôture AOF France / Europe - Clôture en hausse soutenue par la Chine et l'Allemagne

08/05/2013 - 17:41 - Option Finance

(AOF) - Les marchés européens ont clôturé en hausse mercredi en dépit de volumes d'échanges peu étoffés. Les marchés actions sont portés par la multiplication des marques de soutien de la part des Banques centrales avec la dernière en date réalisée par la Pologne. En outre, l'amélioration du secteur de l'industrie en Allemagne et la forte appréciation des exportations en Chine ont largement alimenté la progression des marchés. A la clôture, le CAC 40 a gagné 0,89% à 3956,28 points et l'Eurotop 100 a pris 0,68% à 2515,96 points. En Europe, plus fort recul à la Bourse de Madrid, les résultats trimestriels de Telefonica (2,46% à 11,12 euros) n'ont pas convaincu. L'opérateur de télécoms a publié un chiffre d'affaires en retrait de 8,8% à 14,1 milliards d'euros, lésé par la conjoncture en Europe. Dans cette région, les revenus ont diminué de 11,7% à 6,7 milliards d'euros. En revanche, en Amérique Latine (51% du chiffre d'affaires), le recul est moins prononcé : -3,8% à 7,2 milliards. Le groupe explique en outre la baisse de ses ventes par des effets de change défavorables en Amérique latine. A Paris, lanterne rouge du SBF 120, Eutelsat Communication a dévissé de 8,39% à 25,735 euros à la Bourse. L'opérateur de satellites a été sanctionné pour avoir resserré le bas de sa fourchette de prévision annuelle, dans le cadre de la publication de son chiffre d'affaires des neuf premiers mois de l'année. Même si l'objectif de croissance de 5 à 6% du chiffre d'affaires 2012-2013 est confirmé, celui ci "devrait se situer dans le bas de la fourchette", a déclaré le groupe dans un communiqué de presse datant d'hier soir. TF1 a cédé 3,44% à 7,85 euros à la Bourse de Paris. La chaine de télévision généraliste française a révisé à la baisse son objectif de chiffre d'affaires annuel désormais attendu à 2,5 milliards d'euros contre 2,54 milliards annoncé initialement. Cette annonce fait suite à la publication de ses résultats du premier trimestre en forte baisse. Le groupe a annoncé une perte nette part du groupe de 6,3 millions, contre un bénéfice de 35,2 millions un an plus tôt.

Les chiffres macroéconomiques

Au mois de mars, la production industrielle allemande est ressortie en hausse de 1,2% sur un mois après avoir progressé de 0,6% en février (+0,5% annoncé précédemment). A 17h30 l'euro progresse de 0,81% face au billet vet, s'échangeant désormais 1,3183 dollar.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des matériaux de construction et du ciment, numéro 2 des granulats et numéro 3 du béton; - Réorientation stratégique vers les zones de croissance : plus de 50% du CA dans les pays émergents, n°1 au Moyen-Orient ; - Depuis 2012, réorganisation par pays où les directions gèrent les trois secteurs du groupe (ciment, granulats et bétons) avec l'appui des fonctions supports communes et création, au niveau du Comité exécutif, d'une fonction Performance et d'une performance Innovation ; - Stratégie d'innovation, pour répondre aux modes de construction plus durables, rapidement contributive aux bénéfices ; - Succès du plan de réduction des coûts ; - Poursuite du désendettement après la cession de la majeure partie des activités plâtre en 2011 et de plusieurs actifs, en 2012 comme en 2013, au Royaume-Uni, et dans les granulats aux Etats-Unis ; - Poursuite de la hausse des prix du ciment en 2013 ; - Retour aux bénéfices obtenu en 2012, pour la première fois depuis 2007.

Les points faibles de la valeur

- Exposition à l'atonie de la croissance en Europe et aux risques géopolitiques dans les pays du Proche-Orient, qui se traduit par un recul des facturations ; - Révision des dépenses d'infrastructures avec les plans d'austérité en Europe ; - Situation financière toujours tendue ; - Hausse des coûts de l'énergie parfois difficile à répercuter selon les pays (l'énergie représente 25 % à 30 % des coûts de production du ciment); - Limitation des investissements de capacité pouvant hypothéquer le potentiel de gain de parts de marché à moyen terme, notamment dans les zones en forte croissance ; - Réduction du dividende pour alléger l'endettement.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement corrélées à l'état du secteur de la construction, et donc à l'évolution des taux d'intérêt, aux facilités d'accès au crédit, au climat de confiance, et aux conditions climatiques ; - Maintien d'un risque d'abaissement de la note crédit, malgré les réductions de coût et le désendettement ; - Sensibilité à la parité euro/dollar ; - Potentiel de redressement jugé sous-estimé par certains analystes ; - Structure actionnariale particulière avec la juxtaposition de deux actionnaires de référence n'intervenant pas en action de concert : le groupe belge GBL avec 21% du capital et le dirigeant égyptien d'Orascom Construction Industries Nassef Sawiris, avec 14 %.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

La Fédération française du bâtiment et le syndicat français de l'industrie cimentière (SFIC) ne prévoient pas d'amélioration de la conjoncture cette année. La baisse de la consommation de ciment devrait même être encore plus prononcée en 2013 (-9%). La SFIC considère que le ciment importé de pays situés hors de l'Union européenne représente une véritable menace pour l'industrie française, avec un coût de revient plus faible de 10 à 20%. Plusieurs cimentiers comme Lafarge ou Holcim ont déjà annoncé des fermetures d'usines sur notre territoire. Les autorités envisagent un durcissement de la fiscalité relative aux émissions de CO2 sur le ciment importé pour soutenir le secteur. FTB/MAF/5