Le secteur automobile en vedette

20/05/2013 - 16:25 - Option Finance

(AOF) - Le rally du secteur automobile se poursuit sur les marchés. Ce lundi, Peugeot progresse de 3,19% et Renault de 1,83%. Ce dernier titre aligne à cette occasion sa sixième séance consécutive de hausse. Le titre a atteint ce matin 63,67 euros, soit un niveau inédit depuis le 9 juin 2008. En un an, l'action du deuxième constructeur français a bondi de 108% (+57% depuis le début de l'année). Aujourd'hui, les valeurs sont portées par Morgan Stanley. Le broker a relevé sa recommandation sur le secteur européen de l'automobile de Pondération neutre à Surpondérer. Concernant Renault, les investisseurs apprécient l'exposition du groupe aux marchés émergents, moteurs du marché automobile mondial. Renault a d'ailleurs gagné près de 20% depuis la clôture du 10 mai, date de publication des résultats du groupe nippon. Le 10 mai au soir, Nissan, détenu détenu à 44,3% par le groupe français, a annoncé une hausse de 22,6% de son bénéfice net pour l'exercice fiscal en cours à la faveur de la baisse du yen. Le deuxième constructeur automobile japonais table sur des ventes records au niveau mondial, a déclaré son président Carlos Ghosn, également PDG de Renault. Au dernier trimestre de son exercice 2012-2013, clos fin mars, son bénéfice a bondi de 46%. Conséquence, la contribution de Nissan aux résultats de Renault a atteint 433 millions d'euros au premier trimestre 2013, a annoncé dans la foulée le constructeur français. "Cette contribution ressort nettement supérieure à notre attente (330 millions d'euros)", avait reconnu Société Générale. Outre l'effet Nissan, Renault bénéficie de l'embellie observée le mois dernier sur le marché automobile européen. Pour la première fois depuis 19 mois, les ventes d'automobiles neuves ont progressé en avril sur un an. Elles ont augmenté de 1,8% à 1,08 million de véhicules. Les ventes du groupe Renault (+5%) se sont redressées, dopées par sa marque low-cost Dacia (+27,6%). La marque Renault a vu ses ventes reculer de seulement 1,3%. En revanche, PSA a poursuivi sa chute (-10%), pénalisé par le plongeon de 12,8% des ventes de Citroën. Sans être éblouissants, ces chiffres d'avril semblent conforter la thèse des analystes selon laquelle le pire a été passé au premier trimestre pour le secteur automobile.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Cinquième constructeur automobile mondial menant une stratégie de mondialisation après les acquisitions du japonais Nissan, du roumain Dacia et du coréen Samsung Motors ; - Croissance fondée sur l'offre de véhicules à bas coûts (gamme Entry via Dacia) ; - Momentum " produits " à nouveau favorable avec plusieurs lancements : Clio IV fin 2012, renouvellement de toute la gamme Entry à partir de fin 2012, renouvellement des segments C et D à partir de 2013 ; - Positionnement industriel en Asie, avec un doublement des capacités de production en Corée du sud ; - Plan produit dynamique et adapté à la demande locale dans les pays émergents ; - Entrée en Russie avec la montée programmée au capital d'Avtovaz qui contrôle 40 % d'un marché local dynamique ; - Distribution directe aux actionnaires, à partir de 2014, des dividendes issus de ses diverses participations.

Les points faibles de la valeur

- Forte exposition (65 % des ventes et 8 % de parts de marché) à l'Europe où les ventes d'automobile s'effondrent ; - Gamme de produits sous pression et vieillissante en Europe ; - Pertes en Corée ; - Manque d'optimisation de l'alliance avec Nissan et décote implicite appliquée aux 43% détenus dans Nissan ; - Image brouillée par le succès de la gamme Entry, avec un risque de cannibalisation de Renault par Dacia dans les pays matures ; - Interrogations sur l'avenir de la position dans le capital de Volvo (20 %); - Image de la direction ternie par le faux scandale d'espionnage industriel en 2011 et le manque de transparence sur la rémunération du président ; - Présence de l'Etat français au capital (15%) pouvant entraver les décisions stratégiques.

Comment suivre la valeur

- Image de constructeur " mass market " européen ; - Valeur très cyclique fortement dépendante du marché européen ; - Avancée des extensions de capacités de production de la gamme Entry au Brésil, en Inde, au Maroc et en Russie ; - Incertitudes sur le succès de la stratégie dans la voiture " tout électrique " qui sera, à terme, le catalyseur de la reprise des ventes en Europe ; - Catalyseur boursier : bon déroulement du plan " Drive the change ", mis en oeuvre initialement par Patrice Pélata, démissionné depuis ; - Catalyseurs à long terme : offre de voitures électriques en Europe, élargissement de l'alliance Nissan-Renault.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Les experts estiment que le marché français devrait reculer de 9% à 10% en 2013, certains d'entre eux ayant abaissé leurs prévisions de marché. Un ralentissement de la baisse du marché était attendu en mars mais elle ne s'est pas produite. Sur le premier trimestre les ventes de voitures neuves ont dégringolé de 15% en France. La chute du marché pourrait être moins marquée sur la fin de l'année grâce à une base de comparaison plus favorable. En effet, les ventes de voitures ont été faibles sur le deuxième semestre 2012. Le succès des véhicules en cours de lancement pourrait même susciter un léger rebond du marché. FTB/ACT/