AREVA : Un site au Niger ciblé par des terroristes

23/05/2013 - 10:12 - Option Finance

(AOF) - Deux attentats à la voiture piégée ont pris pour cible ce matin une base militaire ainsi qu'un site d'Areva au Niger, ont relaté des sources militaires et des sources au sein du leader mondial du nucléaire dans le pays. Selon un premier bilan, lesdites attaques, perpétrées à proximité des villes d'Agadez et d'Arlit, auraient fait quatre blessés. Elles interviennent alors que Paris avait fait part en janvier dernier de son intention de dépêcher des forces spéciales en vue de protéger les sites d'exploitation d'uranium d'Areva au Niger, rappelle Reuters. Le pays est d'une importance stratégique capitale pour le groupe énergétique, considérant que l'extraction d'uranium en son sein constitue environ un cinquième des besoins français. De fait, elle est essentielle pour l'alimentation des 19 centrales atomiques françaises, mais aussi pour la vente d'uranium aux clients étrangers d'Areva, qui emploie environ 2 700 personnes au Niger. D'après RFI, des échanges de tirs ont eu lieu dans la foulée des explosions et le gouvernement nigérien attribue ces attaques au groupe jihadiste malien Mujao. Peu après 10 heures, l'action Areva était en repli de 3,61% à la Bourse de Paris, à 12,430 euros.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Groupe nucléaire intégré, de l'extraction de l'uranium au recyclage des centrales, chacune des divisions étant numéro un ou deux mondial, avec des diversifications à la marge dans l'énergie renouvelable ; - Modèle économique résilient (fondé sur des contrats long terme pour les activités Mines/Amont, Enrichissement et Recyclage), récurrent à près de 80% avec les activités de maintenance et de services et donc peu sensible aux cycles économiques ; - Renforcement de l'attrait du titre pour des investisseurs stratégiques avec l'accroissement du flottant depuis la cotation sous forme d'actions ordinaires (en remplacement des certificats d'investissement).

Les points faibles de la valeur

- Dossier très politique (groupe détenu à 83% par le CEA et l'Etat) : source d'incertitudes considérable pour les investisseurs ; - Risque géopolitique, notamment au Niger où le groupe ouvre une nouvelle mine, le projet Imouraren, à terme la plus grande mine d'uranium d'Afrique ; - Valeur difficile à appréhender en l'absence de comparables cotés ; - Visibilité réduite sur le dossier en raison de l'ampleur des mesures à entreprendre pour générer un free cash flow positif (post-2013), susceptible de couvrir les investissements prévus d'ici 2016 (plan de restructuration " Action 2016 ", efforts sur le BFR, cession d'actifs, nouvelles provisions...) ; - Valeur sensible au débat sur la sûreté nucléaire. Plans de relance nucléaire remis en cause dans les pays développés ; - Chantier de l'EPR pesant sur les résultats en raison d'une succession de provisions conséquentes.

Comment suivre la valeur

- Groupe exposé à des activités d'infrastructures lourdes pour lesquelles les clients ont besoin de visibilité et de stabilité pour investir ; - Activité nécessitant de très importants investissements, notamment en amont ; - A suivre l'activité Mines, récemment filialisée et dont le capital pourrait s'ouvrir à un partenaire de préférence industriel ou à un client. Seules conditions : qu'Areva garde la majorité du capital ainsi que la commercialisation pleine et entière du produit des Mines ; - Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva = premier fournisseur d'EDF ; EDF = premier client d'Areva) et désormais difficiles en raison de désaccords sur des contrats ; - Déstabilisation du management en raison du caractère politique du dossier, l'Etat ayant réfléchi à l'entrée de groupes privés ou semi-publics (Alstom, Bouygues, Total, EDF) dans le capital.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Les grands énergéticiens européens sont contraints de revoir leurs ambitions. GDF Suez a ainsi revu à la baisse de 15% son bénéfice net (hors exceptionnel) attendu pour 2013 et 2014. Il a annoncé un vaste plan d'économies et de désendettement et une accélération de son développement dans les pays émergents. Un ensemble de facteurs pénalisent ces acteurs. A la crise économique en Europe s'ajoutent les mesures d'économies d'énergie. La baisse de la consommation de gaz devrait se poursuivre car une directive européenne sur l'efficacité énergétique oblige les opérateurs à réduire la consommation de leurs clients de 1,5% dès 2014. Autre menace : grâce à la révolution des gaz de schiste, les Etats-Unis sont désormais producteurs de gaz à bas prix. Face à une pression réglementaire et fiscale qui ne cesse de s'accroître, les intervenants ont choisi de réduire leurs investissements et de céder des actifs. FTB/ACT/