SOLVAY suspend temporairement l'une de ses lignes de production de polymères en France

28/05/2013 - 09:36 - Option Finance

(AOF) - Solvay a officialisé aujourd'hui la suspension de sa ligne de production de polymères sur la plate-forme de Belle-Etoile, à Saint-Fons (Rhône). "Cette décision est maintenue jusqu'à ce que la conjoncture économique s'améliore", a indiqué le groupe chimique belge dans un communiqué. Et son Vice-président Europe Yannick Adnot de détailler : "Le marché mondial du nylon se trouve confronté à une série d'événements structurels et conjoncturels qui provoquent des surcapacités durables, une hausse considérable du prix des matières premières et de l'énergie et une concurrence féroce." "Solvay Polyamide & Intermediates s'efforce en permanence de contrer cette situation en mettant en place des programmes de productivité et de récents développements comme la création de la nouvelle gamme de polymères PA6.10, qui vient confirmer l'engagement à long terme de l'entreprise sur le marché du Nylon 6.6", a conclu Solvay, dont l'action a grimpé de plus de 13,5% depuis le début de l'année.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Pure player de la chimie de spécialité après la vente des activités pharmaceutiques à Abbott et le rachat de Rhodia en 2011, numéro en France devant Arkema ; - Très large palette de produits dans la chimie et les plastiques, destinés à des marchés variés comme les biens de consommation, la construction, l'automobile, l'énergie, l'eau, l'environnement ou encore l'électronique ; - 90 % du CA réalisés dans des activités où le groupe est parmi les trois leaders mondiaux du secteur ; - Capacité à répercuter la hausse du prix des matières premières et du dollar sur ses tarifs, et donc à préserver ses marges ; - 40% du CA dans les pays émergents avec une présence historique au Brésil (90 ans) et en Chine (30 ans) ; - Développement d'une activité de revente de crédit carbone (CER) ; - Environ 30 % du CA inscrits dans une démarche de développement durable ; - Management reconnu pour sa qualité ; - Structure financière très saine destinée prioritairement aux investissements.

Les points faibles de la valeur

- Groupe belge encore peu connu des investisseurs français, notamment particuliers, malgré le rachat de Rhodia ; - Faible liquidité ; - Forte dépendance au prix des matières premières, et plus particulièrement de celui des dérivés du pétrole (benzène...) ; - Difficultés au Brésil et, en Europe, dans le vinyle ; - Faible visibilité sur l'activité de vente de crédits carbone en raison des incertitudes sur l'allocation des quotas après la fin du protocole de Kyoto, en 2012.

Comment suivre la valeur

- Probables acquisitions, dans les pays émergents ou en Amérique du nord ; - Risques de concurrence des dérivés des gaz de schiste sur le polyamide et le PVC en Europe ; - Concurrence accrue des pays émergents dans le domaine des polymères de spécialité ; - Intégré au CAC 40 fin septembre 2012 mais double cotation sur Euronext Paris et Bruxelles ; - Valeur cyclique et volatile ; - Secteur en concentration : consolidation relancée par la fusion avec Rhodia.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Chimie

Selon l'Union des Industries Chimiques (UIC), l'activité de la chimie française a résisté en 2012 grâce aux exportations. Elle a ainsi progressé de 2,5% à 88,9 milliards d'euros. Au dernier trimestre, le niveau d'activité de l'industrie chimique en France est revenu à son niveau du premier trimestre 2008, son point haut d'avant la crise. La France a, une fois de plus, fait mieux que l'ensemble de l'Europe, avec un recul des volumes limité à 0,5% contre 1,5% pour l'Union européenne. Les exportations vers les marchés des pays émergents ont progressé de 5,6%, ce qui a compensé le recul de 1,5% des volumes sur le marché intérieur. Parmi les différentes activités, la chimie organique enregistre un recul de 1,2%, alors que le chiffre d'affaires des spécialités chimiques augmente de 0,2%, et celui de la chimie minérale de 5,4%. L'activité de la chimie française représente 3% des ventes de la chimie mondiale et détient la septième position dans le monde. Elle est bien loin derrière le leader, la Chine, avec 26,8% du chiffre d'affaires mondial. La chimie française se hisse toutefois au second rang en Europe, après l'Allemagne (5,7%).

Pharmacie - Santé

Selon le cabinet spécialisé IMS Health, la reconfiguration du marché pharmaceutique mondial va se renforcer sur la période 2012-2016. Les deux tiers de la croissance proviendront désormais des pays émergents contre la moitié sur la période 2007-2011. L'autre moteur de croissance pour les acteurs est l'innovation et l'enregistrement de nouvelles molécules. Même si la taille du marché potentiel est plus limitée, ces nouveaux produits contribueront à hauteur de 115 à 125 milliards de dollars à un apport de chiffre d'affaires supplémentaire sur la période 2012-2016. Ils permettront de compenser les pertes de chiffre d'affaires (120 à 130 milliards de dollars) liées à la transformation des grands produits en génériques. FTB/ACT/