Dexia AM évoque le risque d'une stagnation prolongée de la zone euro

04/06/2013 - 17:32 - Option Finance

(AOF / Funds) - L'annonce, l'été dernier, de la mise en place de l'OMT (Outright Monetary Transactions) par la Banque Centrale Européenne (BCE) a permis de réduire durablement les tensions sur le marché de la dette souveraine, souligne Dexia AM. L'activité n'en continue pas moins de faiblir. Tous les moteurs domestiques de la croissance sont désormais en panne. Et, selon Florence Pisani, économiste chez Dexia AM, " La faiblesse de la demande perçue par les entreprises rend peu probable un rebond rapide de leurs investissements ". D'autant que les conditions de crédit aux entreprises ne cessent de se durcir, en particulier pour les petites et moyennes entreprises. Enfin, sur le marché du travail, la situation continue de se détériorer et pèse sur la consommation. Selon Florence Pisani, " ce n'est pas surprenant : la coïncidence du désendettement du secteur public et du secteur privé a, au cours des dernières années, impliqué une amélioration des soldes courants à un moment où le reste du monde a arrêté de soutenir nos exportations ! ". Si les gouvernements et la Commission européenne ont finalement accepté des objectifs de réduction des déficits moins ambitieux les efforts d'ajustement structurels restent les mêmes. Or, dans les pays de la " périphérie ", le comportement de dépense du secteur privé a peu de raisons de soutenir la croissance dans un avenir proche... et il pourrait devenir moins favorable dans certains pays du " centre ". En moyenne en 2013, l'activité continuerait de se contracter de 0,5 % et la croissance resterait faible en 2014, progressant d'à peine 0,6 %. " Sans changement de stratégie, l'activité restera donc dangereusement faible et le risque de tomber dans le " piège de l'austérité " est devenu réel pour un nombre grandissant de pays de la zone ", conclut Florence Pisani. Jusqu'à présent, la BCE a certes été plutôt audacieuse et elle continuera de faire tout son possible pour préserver l'euro... mais elle peut difficilement faire plus pour relancer l'activité. AUT/MAF