La "répression financière" : le moyen le plus consensuel de réduire l'endettement, selon Groupama AM

05/06/2013 - 10:08 - Option Finance

(AOF / Funds) - Face à l'importance du stock de dette publique, plusieurs leviers peuvent permettre d'assurer le désendettement des États : une croissance forte, un coût réel (déflaté de l'inflation) du financement bas et la discipline budgétaire, estime Christophe Morel, chef économiste chez Groupama AM. Or la discipline budgétaire a atteint, pour le court-moyen terme, sa limite sauf à plonger certains pays avec grande probabilité en déflation. De son côté, la croissance ne se décrète pas et les effets des mesures structurelles peuvent nécessiter beaucoup de temps avant de se traduire en gains de productivité. Enfin, l'inflation n'est pas souhaitable dans des économies déjà fortement affectées par des taux de chômage élevés. Pour Christophe Morel, reste donc le coût nominal de financement qui peut être maintenu bas si les banques centrales " monétisent " la dette : c'est ce qu'on appelle parfois la " monétisation de la dette " ou encore la " répression financière " parce que cela conduit à des taux d'intérêt réels négatifs et donc à une forme d'impôt sur les porteurs d'obligations et, plus généralement, sur les épargnants, rappelle le chef économiste. Selon lui; d'une manière ou d'une autre, que la décision soit anticipée ou subie, les autorités monétaires vont se laisser convaincre des mérites de taux d'intérêt durablement bas. L'exemple du Japon montre que même avec un scénario très optimiste sur la croissance, la soutenabilité de la dette n'est assurée que si la Banque du Japon maintient sa politique monétaire non conventionnelle ... pour de très nombreuses années. AUT/MAF