GDF SUEZ assoit son développement en Afrique du Sud

11/06/2013 - 09:57 - Option Finance

(AOF) - GDF Suez et ses partenaires Investec et Kagiso Tiso Holdings, qui avaient remporté l'appel d'offres en mai 2012 et signé un an plus tard un contrat d'achat d'électricité de 20 ans avec la société nationale de distribution Eskom Holdings, ont finalisé le projet de parc éolien West Coast One (Afrique du Sud), relate le géant français de l'énergie dans un communiqué. D'une capacité de production de 94 mégawatts (MW), ledit parc est situé à 130 kilomètres au nord du Cap et est détenu à hauteur de 43% par le groupe de Gérard Mestrallet. Les participations d'Investec et Kagiso Tiso Holdings s'élèvent quant à elles à respectivement 34,5 et 20%. "Les 2,5 % de participation restant seront ouverts à un fonds de contribution local", a précisé GDF Suez, qui a fait du pays le plus prospère du continent noir un marché de développement stratégique. Le groupe y mène en effet plusieurs chantiers de front. Parmi eux, la construction d'une centrale à charbon d'une capacité de 600 MW. GDF Suez a par ailleurs signé la semaine dernière des contrats d'achat d'électricité pour deux nouvelles centrales électriques avec turbines à cycle ouvert de 335 MW et 670 MW de capacité de production électrique. L'exploitation commerciale du complexe West Coast One, dont le coût a été évalué à 160 millions d'euros et qui participe directement de l'ambition gouvernementale de porter la contribution des énergies vertes à la production nationale d'électricité à 42 % d'ici 2030, est censée débuter mi-2015. Malgré cette bonne nouvelle, le titre perdait 0,26% à 15,175 euros à l'ouverture. Il a cédé plus de 9% en l'espace d'un mois.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Premier producteur mondial d'électricité non nucléaire, premier fournisseur de services d'efficacité énergétique, deuxième fournisseur de services à l'environnement ; - Rentabilité opérationnelle relativement équilibrée entre les branches énergie Europe et International (25 % chacune), le global Gaz et GNL (14 %), les infrastructures (18 %), les services à l'énergie (6 %) et l'environnement (14 %) : - Résilience des activités régulées ; - Stratégie désormais axée sur les métiers énergétiques et les marchés à forte croissance, en utilisant International Power comme véhicule de développement.

Les points faibles de la valeur

- Forte dépendance à l'Europe, premier marché du groupe avec 80 % du chiffre d'affaires, devant l'Asie-Pacifique (9 %), et les deux Amérique (5,5 %) ; - Faible lisibilité sur les tarifs de gaz, sujets aux décisions de l'Etat français, actionnaire à hauteur de 36 %, qui prévoit un élargissement des tarifs sociaux ; - Pression fiscale et réglementaire accrue en Europe ; - Sensibilité aux décisions politiques en Belgique (10% de l'EBITDA) où la nouvelle taxe sur le nucléaire représentera environ 250 millions d'euros par an ; - Retard dans le nucléaire par rapport à EDF, où la fermeture des réacteurs belges Doel 3 et Tihange 2 a pesé sur la rentabilité avant une autorisation de redémarrage en mai 2013 ; - Risque d'un lancement d'obligations convertibles qui diluerait le bénéfice par action ; - Incertitudes sur le versement d'un acompte sur dividende à l'automne, en raison des pressions politiques en France et du poids de la distribution sur un cash flow jugé par les investisseurs insuffisant par rapport à la dette ; - Endettement très lourd.

Comment suivre la valeur

- Secteur des " utilities ", traditionnellement sensible à l'évolution des taux d'intérêt et aux décisions politiques ; - Performances financières liées à l'évolution des prix du gaz, eux-mêmes dépendants du fioul domestique, du fioul lourd, du Brent et de la parité de change euro/dollar ; - Valeur défensive, grâce à la régularité de ses résultats et à son modèle économique ; - Probabilité d'un lancement d'obligations convertibles qui diluerait le bénéfice par action ; - A suivre, la formule d'indexation des coûts d'approvisionnement de GDF Suez. - Réalisation des objectifs à court terme : d'une part 11 MdEUR de cessions d'actifs matures en Europe, entre 2013 et 2014 ; d'autre part, 7 à 8 MdEUR d'investissements bruts annuels sur 2013-2015 (centrale hydro-électrique de Jirau au Brésil, usine méthanière en Louisiane, contrats dans le gaz en Chine...) ; - Valeur non opéable, car contrôlée à 38,6 % par l'Etat français, mais dont le capital évoluera : après avoir, en mai 2013, ramené de 5,1 % à 2,4 % sa participation dans GDF Suez, GBL (groupe Albert Frère) pourrait se désengager totalement en 2017.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Les grands énergéticiens européens sont contraints de revoir leurs ambitions. GDF Suez a ainsi revu à la baisse de 15% son bénéfice net (hors exceptionnel) attendu pour 2013 et 2014. Il a annoncé un vaste plan d'économies et de désendettement et une accélération de son développement dans les pays émergents. Un ensemble de facteurs pénalisent ces acteurs. A la crise économique en Europe s'ajoutent les mesures d'économies d'énergie. La baisse de la consommation de gaz devrait se poursuivre car une directive européenne sur l'efficacité énergétique oblige les opérateurs à réduire la consommation de leurs clients de 1,5% dès 2014. Autre menace : grâce à la révolution des gaz de schiste, les Etats-Unis sont désormais producteurs de gaz à bas prix. Face à une pression réglementaire et fiscale qui ne cesse de s'accroître, les intervenants ont choisi de réduire leurs investissements et de céder des actifs. FTB/ACT/