Chine : des réformes favorables au secteur privé

11/06/2013 - 15:56 - Sicavonline - Mike Shiao-Invesco Hong Kong
Chine : des réformes favorables au secteur privé

Nombreux sont ceux qui s'interrogent sur la prospérité du modèle chinois et craignent l'éclatement d'une bulle généralisée. Néanmoins, l'arrivée d'un nouveau gouvernement porte haut les espoirs d'un «soft landing » de la seconde économie du monde. Mais pour éviter les turbulences, Pékin devra consentir des réformes, du secteur public notamment. De quelles reformes parlons-nous ? Les autorités chinoises vont-elles les mener ? Mike Shiao, directeur des investissements d'Invesco Hong Kong, fournit son analyse de la situation.

L'arrivée au pouvoir d'un nouveau gouvernement en Chine renforce les espoirs d'une réforme de la politique industrielle qui devrait produire des gains de productivité à long terme et bénéficier aux investisseurs, estiment les experts d'Invesco dans le dernier numéro de la publication Dragon Code. Alors que la réforme du secteur public reste très controversée, ils pensent qu'un environnement extérieur moins dynamique et une conscience accrue de l'absence de pérennité du modèle de croissante actuel devraient aider le nouveau gouvernement réformiste à plus facilement franchir le pas et dépasser les réticences politiques à toute réforme. La politique industrielle chinoise continue de mettre l'accent sur l'intervention gouvernementale dans un certain nombre de secteurs clés. Du coup, la part du secteur privé - et les investissements directs étrangers - reste limitée dans ces secteurs. Et si la restructuration des années 90 a débouché sur une amélioration du résultat opérationnel des entreprises contrôlées par l'État, la rentabilité moyenne de ces entreprises reste inférieure à celle de leurs homologues non-étatiques. Étant donnée la complexité de la politique industrielle chinoise, il n'existe pas de « panacée » pour améliorer la compétitivité, estime Mike Shiao, Directeur des investissements d'Invesco à Hong Kong. Du coup, une approche graduelle a de bonnes chances de s'imposer. Sous ce nouveau gouvernement, la Chine pourrait redéfinir le concept de secteur public, revoir la liste des industries stratégiques clés et réviser son système de barrières à l'entrée. Un éclatement ou une restructuration des très grands et peu profitables monopoles d'État, comme par exemple les chemins de fer, ainsi que d'autres réformes, comme la libéralisation des taux d'intérêt ou la réduction des privilèges accordés aux entreprises d'État en termes de financements bancaires pourraient contraindre les entreprises d'État à davantage d'efficience, tout en améliorant l'environnement opérationnel pour les entreprises du secteur privé, estime Mike Shiao. Les grosses capitalisations contrôlées au moins en partie par l'État pesant plus de 60 % de l'indice MSCI Chine, d'éventuelles réformes de la politique industrielle devaient soutenir les marchés actions. En tout état de cause, les experts d'Invesco pensent que les gains de productivité à long terme l'emporteront sur les incertitudes affectant les marchés à court terme. Ils soulignent également qu'une approche sélective et une bonne connaissance des entreprises et de leur management sont essentielles pour aboutir à une sélection de valeurs fructueuse. Mike Shiao-Directeur des investissements-Invesco Hong Kong

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