EUROTUNNEL : Le Tunnel sous la Manche s'ouvre à Deutsche Bahn

17/06/2013 - 08:24 - Option Finance

(AOF) - Mise en place au nom des Etats français et britannique, la Commission Intergouvernementale a accordé à l'entreprise ferroviaire Deutsche Bahn un certificat d'exploitation (Certificat B) pour opérer des services passagers dans le Tunnel sous la Manche. Dans un communiqué, Groupe Eurotunnel souligne que cette décision, souhaitée depuis longtemps, permettra de renforcer considérablement les échanges entre la Grande-Bretagne et l'Europe du Nord (Allemagne, Pays-Bas). Le groupe table à terme sur 3 à 4 millions de passagers supplémentaires par an, s'ajoutant aux 10 millions de passagers des trains à grande vitesse actuels. Cette évolution ne demande aucun investissement puisque l'ajustement des grilles horaires et l'aménagement des sillons suffiront à assurer la gestion du trafic dans le tunnel. " Vingt ans après son ouverture, les Pouvoirs Publics ouvrent enfin le Tunnel sous la Manche à tous. C'est un formidable progrès pour les millions de passagers d'Europe du Nord, qui pourront prendre le moyen de transport le plus respectueux de l'environnement afin de se rendre à Londres ", s'est réjoui Jacques Gounon, PDG de Groupe Eurotunnel SA.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Transporteur ferroviaire exploiteur de la ligne transmanche en concession jusqu'en 2086 (80 % du chiffre d'affaires), diversifié dans le fret ferroviaire, porté par la division Europorte (troisième au Royaume-Uni, maintenance ferroviaire de huit ports en France) ; - Cash-flow récurrents et capacité bénéficiaire suffisante pour distribuer des dividendes ; - Investissements en infrastructures (très coûteux) déjà réalisés ; - Nouveaux trains dans le tunnel générant un chiffre d'affaires additionnel sans coût additionnel majeur ; - Hausse des tarifs attendue pour 2013 sur le trafic Eurostar ; - L'un des rares transporteurs cotés protégés contre la remontée des prix du pétrole ; - Vers une hausse régulière du dividende.

Les points faibles de la valeur

- Manque de catalyseurs à court-terme : période post-JO de Londres, ralentissement économique, pas de nouvelle destination en vue à court terme ; - Concurrence des compagnies aériennes entre Paris et Londres ; - Dette financière sous contrôle mais encore significative ; - Acquisition des trois navires de SeaFrance mal comprise par les investisseurs (activité très concurrentielle et soumise à des aléas extérieurs comme les conditions climatiques ou le prix du pétrole). Néanmoins pas de risque opérationnel pour Eurotunnel (navires loués à une société d'exploitation).

Comment suivre la valeur

- Changement de statut boursier, de titre spéculatif à valeur de rendement ; - Décalage persistant entre la modestie des résultats financiers et la santé financière recouvrée (free cash flow positif depuis 2008) ; - Sensibilité à la conjoncture économique, notamment en France, Royaume-Uni et Belgique, et aux flux touristiques entre ces pays ; - Corrélation positive avec la livre sterling ; - En attente de l'avis de la commission britannique de la concurrence sur la reprise des activités de SeaFrance ; - Catalyseurs boursiers : nouvelles destinations (Amsterdam, Frankfurt, Cologne) , investissements dans les tunnels alpins à l'étude et possible arrivée de nouvelles compagnies ferroviaires (Deutsche Bahn en 2015) ; - Tour de table désormais mieux équilibré avec plusieurs institutionnels dont GSIP (20% du capital) et Goldman Sachs (17%).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Les grands énergéticiens européens sont contraints de revoir leurs ambitions. GDF Suez a ainsi revu à la baisse de 15% son bénéfice net (hors exceptionnel) attendu pour 2013 et 2014. Il a annoncé un vaste plan d'économies et de désendettement et une accélération de son développement dans les pays émergents. Un ensemble de facteurs pénalisent ces acteurs. A la crise économique en Europe s'ajoutent les mesures d'économies d'énergie. La baisse de la consommation de gaz devrait se poursuivre car une directive européenne sur l'efficacité énergétique oblige les opérateurs à réduire la consommation de leurs clients de 1,5% dès 2014. Autre menace : grâce à la révolution des gaz de schiste, les Etats-Unis sont désormais producteurs de gaz à bas prix. Face à une pression réglementaire et fiscale qui ne cesse de s'accroître, les intervenants ont choisi de réduire leurs investissements et de céder des actifs. FTB/MAF/500