AREVA : Pierre Blayau devient président du Conseil de surveillance

24/06/2013 - 15:49 - Option Finance

(AOF) - Comme annoncé par la presse il y a déjà plusieurs jours, Pierre Blayau est officiellement devenu Président du Conseil de surveillance d'Areva. Luc Oursel, lui, conserve son poste de Président du Directoire. Ex-patron de Moulinex et PDG de Géodis, Pierre Blayau, 62 ans, succède à Jean-Cyril Spinetta, lequel abandonnera également ses fonctions de président du groupe Air France-KLM à compter du 1er juillet prochain. Le président du conseil de surveillance d'Areva, numéro un mondial de l'énergie nucléaire, est élu par les membres de cette instance. Au bout du compte, cette décision est cependant du ressort de l'Etat, qui détient au total 86,5% du capital du groupe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Groupe nucléaire intégré, de l'extraction de l'uranium au recyclage des centrales, chacune des divisions étant numéro un ou deux mondial, avec des diversifications à la marge dans l'énergie renouvelable ; - Modèle économique résilient (fondé sur des contrats long terme pour les activités Mines/Amont, Enrichissement et Recyclage), récurrent à près de 80% avec les activités de maintenance et de services et donc peu sensible aux cycles économiques ; - Renforcement de l'attrait du titre pour des investisseurs stratégiques avec l'accroissement du flottant depuis la cotation sous forme d'actions ordinaires (en remplacement des certificats d'investissement).

Les points faibles de la valeur

- Dossier très politique (groupe détenu à 83% par le CEA et l'Etat) : source d'incertitudes considérable pour les investisseurs ; - Risque géopolitique, notamment au Niger où le groupe ouvre une nouvelle mine, le projet Imouraren, à terme la plus grande mine d'uranium d'Afrique ; - Valeur difficile à appréhender en l'absence de comparables cotés ; - Visibilité réduite sur le dossier en raison de l'ampleur des mesures à entreprendre pour générer un free cash flow positif (post-2013), susceptible de couvrir les investissements prévus d'ici 2016 (plan de restructuration " Action 2016 ", efforts sur le BFR, cession d'actifs, nouvelles provisions...) ; - Valeur sensible au débat sur la sûreté nucléaire. Plans de relance nucléaire remis en cause dans les pays développés ; - Chantier de l'EPR pesant sur les résultats en raison d'une succession de provisions conséquentes.

Comment suivre la valeur

- Groupe exposé à des activités d'infrastructures lourdes pour lesquelles les clients ont besoin de visibilité et de stabilité pour investir ; - Activité nécessitant de très importants investissements, notamment en amont ; - A suivre l'activité Mines, récemment filialisée et dont le capital pourrait s'ouvrir à un partenaire de préférence industriel ou à un client. Seules conditions : qu'Areva garde la majorité du capital ainsi que la commercialisation pleine et entière du produit des Mines ; - Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva = premier fournisseur d'EDF ; EDF = premier client d'Areva) et désormais difficiles en raison de désaccords sur des contrats ; - Déstabilisation du management en raison du caractère politique du dossier, l'Etat ayant réfléchi à l'entrée de groupes privés ou semi-publics (Alstom, Bouygues, Total, EDF) dans le capital.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Les grands énergéticiens européens sont contraints de revoir leurs ambitions. GDF Suez a ainsi revu à la baisse de 15% son bénéfice net (hors exceptionnel) attendu pour 2013 et 2014. Il a annoncé un vaste plan d'économies et de désendettement et une accélération de son développement dans les pays émergents. Un ensemble de facteurs pénalisent ces acteurs. A la crise économique en Europe s'ajoutent les mesures d'économies d'énergie. La baisse de la consommation de gaz devrait se poursuivre car une directive européenne sur l'efficacité énergétique oblige les opérateurs à réduire la consommation de leurs clients de 1,5% dès 2014. Autre menace : grâce à la révolution des gaz de schiste, les Etats-Unis sont désormais producteurs de gaz à bas prix. Face à une pression réglementaire et fiscale qui ne cesse de s'accroître, les intervenants ont choisi de réduire leurs investissements et de céder des actifs. FTB/ACT/