EUROTUNNEL va saisir les autorités de marché après la chute du titre

25/06/2013 - 09:05 - Option Finance

(AOF) - Dans une édition spéciale de la lettre aux actionnaires, Jacques Gounon, le PDG d'Eurotunnel, indique avoir décidé de saisir les autorités de marché après la récente du chute du titre. " Notre Groupe étant coté à Paris et à Londres, j'ai décidé de saisir les autorités de marchés pour m'assurer que la publication d'informations privilégiées dans la presse et les réseaux sociaux, avant même la parution du communiqué de la Commission Européenne, et avant même que la société en ait connaissance, n'a pas donné lieu à des infractions au droit boursier ", a-t-il écrit. Eurotunnel avait chuté en fin de semaine après que la Commission européenne a donné à Paris et Londres deux mois pour répondre à sa demande de diminution des tarifs de l'Eurostar, faute de quoi elle pourrait saisir la justice. Les critiques portent sur des tarifs jugés excessifs pour les passagers et les marchandises, un système de tarification jugé a priori opaque, et un conflit d'intérêts potentiel entre l'activité de concessionnaire d'Eurotunnel et son rôle d'opérateur (le "Shuttle"). Dans sa lettre, Jacques Gounon explique que nul représentant de la Commission n'a daigné demander au groupe des renseignements. " A l'heure où j'écris, hormis la plainte Eurostar dont je vous ai parlé, je n'ai aucune précision sur les soi-disantes plaintes des opérateurs de fret (j'ignorais qu'ils se bousculaient aux portes du Tunnel), aucun document justifiant les griefs que la Commission dit avoir identifiés ", ajoute-t-il.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Transporteur ferroviaire exploiteur de la ligne transmanche en concession jusqu'en 2086 (80 % du chiffre d'affaires), diversifié dans le fret ferroviaire, porté par la division Europorte (troisième au Royaume-Uni, maintenance ferroviaire de huit ports en France) ; - Cash-flow récurrents et capacité bénéficiaire suffisante pour distribuer des dividendes ; - Investissements en infrastructures (très coûteux) déjà réalisés ; - Nouveaux trains dans le tunnel générant un chiffre d'affaires additionnel sans coût additionnel majeur ; - Hausse des tarifs attendue pour 2013 sur le trafic Eurostar ; - L'un des rares transporteurs cotés protégés contre la remontée des prix du pétrole ; - Vers une hausse régulière du dividende.

Les points faibles de la valeur

- Manque de catalyseurs à court-terme : période post-JO de Londres, ralentissement économique, pas de nouvelle destination en vue à court terme ; - Concurrence des compagnies aériennes entre Paris et Londres ; - Dette financière sous contrôle mais encore significative ; - Acquisition des trois navires de SeaFrance mal comprise par les investisseurs (activité très concurrentielle et soumise à des aléas extérieurs comme les conditions climatiques ou le prix du pétrole). Néanmoins pas de risque opérationnel pour Eurotunnel (navires loués à une société d'exploitation).

Comment suivre la valeur

- Changement de statut boursier, de titre spéculatif à valeur de rendement ; - Décalage persistant entre la modestie des résultats financiers et la santé financière recouvrée (free cash flow positif depuis 2008) ; - Sensibilité à la conjoncture économique, notamment en France, Royaume-Uni et Belgique, et aux flux touristiques entre ces pays ; - Corrélation positive avec la livre sterling ; - En attente de l'avis de la commission britannique de la concurrence sur la reprise des activités de SeaFrance ; - Catalyseurs boursiers : nouvelles destinations (Amsterdam, Frankfurt, Cologne) , investissements dans les tunnels alpins à l'étude et possible arrivée de nouvelles compagnies ferroviaires (Deutsche Bahn en 2015) ; - Tour de table désormais mieux équilibré avec plusieurs institutionnels dont GSIP (20% du capital) et Goldman Sachs (17%).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Les grands énergéticiens européens sont contraints de revoir leurs ambitions. GDF Suez a ainsi revu à la baisse de 15% son bénéfice net (hors exceptionnel) attendu pour 2013 et 2014. Il a annoncé un vaste plan d'économies et de désendettement et une accélération de son développement dans les pays émergents. Un ensemble de facteurs pénalisent ces acteurs. A la crise économique en Europe s'ajoutent les mesures d'économies d'énergie. La baisse de la consommation de gaz devrait se poursuivre car une directive européenne sur l'efficacité énergétique oblige les opérateurs à réduire la consommation de leurs clients de 1,5% dès 2014. Autre menace : grâce à la révolution des gaz de schiste, les Etats-Unis sont désormais producteurs de gaz à bas prix. Face à une pression réglementaire et fiscale qui ne cesse de s'accroître, les intervenants ont choisi de réduire leurs investissements et de céder des actifs. FTB/ACT/