Analyse clôture AOF France / Europe - Le CAC 40 gagne 0,40% en une semaine

05/07/2013 - 18:03 - Option Finance

(AOF) - Inquiets de statistiques américaines de l'emploi nettement au-dessus des attentes, les marchés européens ont terminé la semaine sur une note négative. Les investisseurs ont craint un durcissement de la politique monétaire de la Fed. Concernant les valeurs, Saft a lourdement chuté après un avertissement sur résultats, le troisième depuis début 2012. A contrario, Peugeot a continué de surfer sur le relèvement de recommandation de Goldman Sachs. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 1,46% à 3 753,85 points et le FTSE Eurotop 100 a reculé de 1,23% à 2 372,82 points. Sur le plan des valeurs européennes, le titre Telecom Italia a perdu 3,58% à 0,51 euro à Milan, son plus bas niveau depuis 16 ans. Dévoilée le 11 avril dernier, la perspective d'une alliance entre le premier opérateur mobile italien Telecom Italia et son concurrent Hutchison Whampoa s'est évanouie hier. Les discussions "sont définitivement arrêtées", a affirmé jeudi Tarak Ben Ammar, membre du conseil d'administration du groupe italien. Le numéro un national envisageait une fusion avec 3 Italia, quatrième et dernier acteur du secteur de l'autre côté des Alpes avec 10% des parts de marché et filiale locale du groupe hong-kongais. A Paris, le profit warning émis par Saft, le troisième depuis 2012, est sans surprise durement sanctionné par les investisseurs. Le titre a cédé 9,89% à 17,50 euros. Un décrochage qui annule les gains enregistrés par l'action depuis le 1er janvier. Dans un communiqué, le fabricant de batteries high-tech a fait savoir que sa marge d'Ebidta 2013 se situera entre 90 et 95 millions d'euros, contre une estimation antérieure comprise entre 102 et 106 millions d'euros. "La rentabilité du premier semestre 2013 a été affectée par le niveau global des ventes et un mix de produits défavorables", a expliqué le groupe. A contrario, le titre du groupe évènementiel GL events a grimpé de 4,04% à Paris, à 16,20 euros, après l'annonce après-Bourse la veille de l'obtention d'un important contrat au Brésil. GL signera courant juillet l'accord pour l'exploitation de la concession du Centre des Expositions "Imigrantes" de Sao Paulo, la plus peuplée des villes du Brésil et du continent sud-américain, pour une durée de 30 ans. GL events estime pouvoir générer un chiffre d'affaires de 1,5 milliard d'euros sur cette période tandis qu'il versera 2,4 millions d'euros de loyer par an pour l'exploitation du site.

Les chiffres macroéconomiques

Le déficit commercial de la France a atteint 6,014 milliards d'euros en mai avec le recul des exportations, contre 4,482 milliards le mois précédent, un chiffre légèrement revu à la baisse, selon les données CVS/CJO publiées vendredi par les Douanes. Sur les cinq premiers mois de l'année, le solde de la balance commerciale est négatif de 26,949 milliards d'euros en données brutes, contre 30,763 milliards un an plus tôt. Les commandes à l'industrie ont par ailleurs baissé de 1,3% en mai en Allemagne après, déjà, un recul de 2,3% en avril. Le consensus Reuters tablait sur une hausse de 1,2%. Aux Etats-Unis, les créations d'emplois se chiffrent à 195 000 en juin, soit 30 000 de plus qu'attendu par le consensus Bloomberg. Les chiffres des deux mois précédents ont en outre été révisés à la hausse, de 175 000 à 195 000 pour mai et de 149 000 à 199 000 pour avril. Le taux de chômage est, lui, resté stable à 7,6% en juin. A la clôture, l'euro poursuit son recul entamé hier par rapport au dollar à 1,2833

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SAFT GROUPE

Les points forts de la valeur

- Numéro un mondial de la conception, de la fabrication et de la commercialisation de batteries de haute technologie " nickel-cadmium " et " lithium ", destinées aux activités civiles (33 % des ventes), aux applications de stockage d'énergie (32 %), au transport (22 %) et au militaire (14 %); - Savoir-faire historique et forte capacité de R&D, proche de 6 % du chiffre d'affaires; - 60 % des ventes " customisées " dans le cadre de contrats et 40 % dans les batteries de remplacement ; - 20% du CA dans les pays émergents ; - Solide outil industriel aux Etats-Unis avec l'usine de Jacksonville ; - Marge de manoeuvre financière pour nouvel axe de développement.

Les points faibles de la valeur

- Faible visibilité sur les activités traditionnelles (hors li-ion) en raison d'une exposition à de nombreux secteurs industriels cycliques en Europe ; - Profil " late cyclical " (bénéficie en dernier de la reprise économique) ; - Impact des nouveaux axes stratégiques encore difficile à chiffrer et importants investissements à prévoir ; - Très forte concurrence asiatique sur le marché des batteries rechargeables ; - Sensibilité au secteur de la défense, soumis aux coupes budgétaires ; - Pertes encore significatives des nouveaux sites dédiés aux batteries li-ion, à Jacksonville aux Etats-Unis et à Nersac en Gironde où a été acquise une usine début 2013 ; - Dépendance du marché du stockage des énergies renouvelables aux subventions publiques et interrogations sur le potentiel de croissance de ce segment.

Comment suivre la valeur

- Statut de valeur de croissance remis en cause après la dissolution de la JV avec Johnson Controls et deux avertissements sur résultats en 2012 ; - Sensibilité au dollar et au prix du nickel ; - Forte sensibilité à l'annonce de contrats, notamment dans les batteries lithium-ion qui devraient tirer la croissance en 2013 ; - Après un début d'année poussif, réalisation des prévisions de chiffre d'affaires et de rentabilité (630 à 650 MEUR de revenus et 102 à 106 MUSD d'EBITDA) ; - Interrogations sur le programme militaire américain JLTV, utilisateur de batteries Li-ion, pour l'instant utilisateur de prototypes ; - Valeur spéculative, en raison d'un flottant de 97,3 %.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Selon la Fédération du secteur, la FIM, les industries mécaniques ont enregistré un chiffre d'affaires en hausse de 2,8% en 2012, à 113,4 milliards d'euros. Après un premier semestre dynamique durant lequel l'activité a progressé à l'image de l'année précédente, les industries mécaniques françaises ont vu leurs prises de commandes fortement ralentir au second semestre à l'exception de quelques rares secteurs. Sur l'année, l'amélioration globale de l'activité a été enregistrée aussi bien en France qu'à l'export. Ceci a permis au secteur de retrouver son niveau d'activité de 2007. La progression du secteur a été de 2,8% sur le territoire et de 2,9% à l'international. La présence des acteurs français dans les pays émergents s'est renforcée. L'Union Européenne, zone la moins dynamique, demeure toutefois la première destination de la mécanique française. Seuls quelques secteurs clients ont permis de tirer la croissance et en particulier les filières aéronautique, ferroviaire, agroalimentaire et énergie. La mécanique française reste au sixième rang mondial derrière la Chine, les États-Unis, le Japon, l'Allemagne et l'Italie. FTB/MAF/5